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Les forêts ont une grande importance pour la population suisse

La forêt reconnue pour ses bienfaits sur notre santé mentale
La forêt reconnue pour ses bienfaits sur notre santé mentale / 12h45 / 4 min. / le 21 mars 2022
La population suisse utilise la forêt comme lieu de détente, veut la protéger et approuve l'exploitation du bois, selon un vaste sondage publié par l'Office fédéral de l'environnement. Mais les dégâts dus au réchauffement inquiètent.

Les résultats d’un vaste sondage réalisé tous les dix ans sur mandat de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) ont été présentés lundi dans une forêt près de Villars-sur-Glâne (FR), à l’occasion de la Journée internationale des forêts.

Pour les personnes ayant participé à cette enquête nationale du monitoring socioculturel des forêts (WaMos), la principale fonction de la forêt est d’offrir un habitat à la flore et à la faune (92,6%).

Le degré d’acceptation du bois mort, facteur essentiel de la biodiversité, a sensiblement augmenté. Les fonctions de production d’oxygène (83,7%), de protection contre les dangers naturels (83,6%) et d’atténuation du réchauffement climatique (79,2%) sont également largement reconnues. Ce dernier point figurait pour la première fois dans le questionnaire.

Tout le monde ou presque se rend en forêt

L’enquête révèle aussi que presque la totalité de la population suisse (95%) se rend en forêt, le plus souvent de manière régulière. Cette nouvelle valeur record s’explique par le contact avec la nature, l’air frais et la distance par rapport au quotidien que les forêts offrent. On apprend aussi que toutes les classes d'âge vont en forêt sauf les adolescents entre 15 et 18 ans, qui semblent moins attirés.

Interrogée mardi dans La Matinale de la RTS, Clémence Dirac, cheffe de section Services écosystémiques forestiers et sylviculture à l'OFEV, n'a pas vraiment d'explication.

"Cela peut être dû au fait qu'ils ont moins envie d'aller en forêt, c'est quelque chose qui se passe peut-être plus tard (…) Mais c'est très difficile de savoir quel est le facteur qui influence vraiment". Les jeunes, pourtant, sont en première ligne des manifestations pour le climat. "Je pense qu'on peut avoir une sensibilité au climat sans pour autant aller se ressourcer en forêt", suggère Clémence Dirac. "Ce qui est surtout étonnant, c'est qu'ils n'ont pas conscience de l'importance des fonctions forestières.

>> L'interview de Florence Dirac dans La Matinale :

L’enquête révèle que presque la totalité de la population suisse (95%) se rend en forêt. [Keystone - Steffen Schmidt]Keystone - Steffen Schmidt
Les Suisses et les Suissesses tiennent à leurs forêts / La Matinale / 52 sec. / le 22 mars 2022

Les sondés déplorent les nuisances

Dans l’ensemble, les forêts sont de plus en plus utilisées comme lieu de retrait. Certains y vont pour observer la nature et apprécier la tranquillité, d’autres pour faire de l’exercice. La grande majorité des personnes sondées se sentent plus détendues après s’être rendues en forêt.

La part de celles qui ne se sentent jamais dérangées en forêt a toutefois fortement baissé (53,5% en 2020 contre 74% en 2010). Déchets, destructions, actes de vandalisme, célébration de fêtes et cyclistes sont les principales causes évoquées.

Globalement, les personnes interrogées demeurent toutefois très satisfaites de leur visite en forêt.

Encore du potentiel dans l'exploitation du bois

Comme en 2010, plus des deux tiers des personnes interrogées estiment que le bois exploité dans les forêts suisses correspond à "juste ce qu’il faut". Dans les Alpes et au sud de celles-ci, davantage de personnes pensent que les forêts ne sont "plutôt pas assez" exploitées.

De fait, les chiffres montrent que, sur les 8,2 millions de m3 de bois qui pourraient être utilisés chaque année de manière durable, seule un peu plus de la moitié a été récoltée.

Conséquences visibles du réchauffement

Les personnes interrogées considèrent que la santé de la forêt s’est nettement dégradée depuis la dernière enquête. Cette inquiétude accrue s’explique par les conséquences visibles du réchauffement climatique sur les forêts, comme la sécheresse ou les tempêtes. La population perçoit ce réchauffement comme étant la cause principale des menaces pesant sur les forêts (32%).

Le monitoring socioculturel des forêts vise à étudier l’opinion, le comportement et les connaissances de la population concernant des thèmes liés aux forêts. Il a été mené pour la première fois en 1997, puis à nouveau en 2010 et 2020. Les données ont été récoltées dans toute la Suisse auprès d’environ 3000 personnes.

ats/oang

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