Qui pour succéder à Petra Gössi à la tête du PLR?

La conseillère nationale schwytzoise Petra Gössi remettra son poste de présidente du Parti libéral-radical en janvier prochain. En quête de celui ou celle qui lui succédera, le parti doit encore décider quelle orientation politique il veut prendre.

Au PLR, il y a des élus qui plaident pour plus de progressisme, en soutenant notamment le virage vert qu'a tenté de prendre Petra Gössi depuis plusieurs années. C'est le cas notamment de la Bernoise Christa Markwalder qui pense que son parti doit aller dans cette direction. Cette stratégie pourrait lui permettre de reconquérir son électorat des villes, souvent dragué par les Vert'libéraux, comme elle l'explique dans La Matinale ce mardi.

"J'espère que l'on va trouver une personnalité qui est très ouverte et progressiste pour regagner du terrain dans les villes et les agglomérations. Je pense que sur l'espace conservateur il y a trop de partis politiques, alors c'est le libéralisme qu'il faut faire avancer", souligne Christa Markwalder.

La conseillère nationale Christa Markwalder devant la presse à Berne, 04.08.2020. [Keystone - Peter Schneider] — Qui pour succéder à Petra Gössi à la tête du PLR? Interview de Christa Markwalder / La Matinale / 1 min. / le 15 juin 2021

Attention aux changements d'orientation trop fréquents

D'autres, à l'inverse, voudraient ramener le PLR à ses fondamentaux: la défense des entreprises et d'une économie libérale. Toutefois, comme le souligne notamment le Vaudois Olivier Feller, il faut faire attention aux changements d'orientation trop fréquents.

Pour plusieurs libéraux-radicaux, la solution viendra donc peut-être d'un profil médian ou, du moins, "ouvert" et capable de rassembler. Certains évoquent aussi un modèle de co-présidence qui pourrait occuper plusieurs terrains: villes et campagnes, ou Suisse romande et Suisse alémanique.

A noter que les intéressés à la succession de Petra Gössi ont jusqu'au 15 août pour se faire connaître.

Marielle Savoy/fgn

Publié le 15 juin 2021 à 10:34

Jacqueline de Quattro: "Le PLR n'est pas en crise"

Malgré les quelques divergences d'opinions au sein même du parti, notamment en ce qui concerne l'écologie, Jacqueline de Quattro, invitée de La Matinale, l'assure: "le PLR n'est pas en crise", au contraire de ce que soutiennent certains journaux, à l'instar de la NZZ, ce mardi matin.

"Petra Gössi a tout simplement choisi, après cinq ans de loyaux services, de se consacrer davantage à sa vie privée. Elle a estimé que partir au milieu de la législature plutôt qu'à la fin permettra au parti de mieux préparer la relève. Le parti est à l'aise avec cela tout en regrettant son départ", assure la conseillère nationale PLR vaudoise, estimant que l'échec de la loi sur le CO2, que Petra Gössi soutenait, n'y est pour rien. "C'est trop facile de mettre l'échec de la loi sur le CO2 sur son dos."

Virage écologique du PLR: un pari osé

Jacqueline de Quattro avoue tout de même que le virage écologique que Petra Gössi a tenté d'opérer à la tête du PLR était un pari risqué. "Ce virage, le plus écolo du parti, n'est pas forcément du goût de tout le monde, il ne faut pas se le cacher. Nous sommes un parti bourgeois, nous avons des valeurs depuis 200 ans qui ne sont pas orientées climat", insiste-t-elle.

Toutefois, pour celle qui a été ministre vaudoise de l'Environnement, ce qui est important de voir, c'est que l'écologie n'est plus seulement l'apanage de la gauche, mais qu'elle préoccupe de plus en plus de formations politiques. "La question doit maintenant impliquer tous les partis, y compris l'UDC qui s'en distancie."

Et elle en est certaine: "On peut concilier écologie et économie". "C'est faisable d'autant plus que nous avons une économie flexible avec des petites et moyennes entreprises qui sont capables de rebondir et de s'adapter aux changements. L'écologie est aussi une opportunité pour notre économie."