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Succession de Schmid: retour de Blocher?

Christoph Blocher succédera-t-il à Schmid? C'est "ni oui ni non".
Christoph Blocher succédera-t-il à Schmid? C'est "ni oui ni non".
Avec le départ de Samuel Schmid, les regards se sont immédiatement braqués sur l'UDC. Mercredi sur "Teleblocher", Ch.Blocher a dit qu'il n'avait pas décidé s'il allait briguer la succession du Bernois.

Cependant, le Zurichois a laissé entendre qu'il préférerait ne
pas devoir le faire. Interrogé par le journaliste Matthias Ackeret
sur sa possible candidature, Christoph Blocher a répondu qu'il
"n'avait pas à répondre à cette question".

Il y aura une procédure de nomination, a-t-il ajouté. Selon
Christoph Blocher, il y a certes des forces à l'intérieur du parti
qui demandent qu'il se représente.



"Mais on ne peut pas venir avec un candidat que personne ne veut",
a-t-il nuancé, en faisant allusion aux menaces de certains partis
de ne pas l'élire. Et de continuer: "si le parti me dit que je dois
me présenter, alors j'y réfléchirai. Mais je serai content si je ne
dois pas le faire".



L'UDC pourrait lancer un autre candidat blochérien comme le
président du parti le St-Gallois Toni Brunner ou son prédécesseur
le Zurichois Ueli Maurer. Mais le Parlement risque alors de renouer
avec une vieille habitude et se tourner vers des candidats jugés
plus modérés (retrouvez les déclarations de Samuel Schmid en conférence de presse mercredi, ainsi
que son bilan politique ).

Parmi ces derniers circulent les noms des conseillers nationaux
Hans Kaufmann (ZH), Bruno Zuppiger (ZH), Peter Spuhler (TG) ou
Adrian Amstutz (BE). Souvent donné comme favori, le Bernois aurait
l'avantage de garder au canton de Berne son siège au gouvernement.
Le chef du groupe parlementaire Caspar Baader, cité par Toni
Brunner comme papable, est lui perçu par certains comme trop proche
de la ligne blochérienne. A noter que le Zurichois Toni Bortoluzzi
a d'ores et déjà annoncé que le poste de l'intéressait pas.

Le PDC en embuscade

Autre scénario évoqué: si l'UDC venait à braquer les Chambres
fédérales, celles-ci pourraient bien offrir le siège aux démocrates
chrétiens, lavant ainsi l'affront de l'éviction de Ruth Metzler en
2003. Au sein du PDC, les jokers ne manquent pas. Le nom du
conseiller aux Etats fribourgeois Urs Schwaller revient sur toutes
les lèvres dans un tel scénario. Son collègue schwyzois Bruno Frick
ou le président du parti Christophe Darbellay pourraient aussi
ambitionner une carrière gouvernementale.



En jouant profil bas, les démocrates du centre, dont la présence
au Conseil fédéral semble peu contestée au nom de la concordance,
auraient davantage de chances. Une majorité du groupe parlementaire
a d'ailleurs préféré jouer l'attentisme en refusant récemment
d'adouber sans autre Christoph Blocher. En présentant elle-même un
candidat de son cru, voire deux, l'UDC aurait l'avantage de ne pas
se faire dicter sa conduite par les autres formations, ce qu'elle
affirmer refuser par principe.



A ce jeu, elle pourrait même jouer la carte féminine en présentant
la conseillère d'Etat zurichoise Rita Fuhrer, qui, ironie de
l'histoire, a été battue en 2000 par Samuel Schmid. Mais s'ils
veulent refaire leur entrée officielle au gouvernement, les
démocrates du centre devront mettre leur politique d'opposition en
sourdine.

Verts et Romands?

Du côté des autres formations politiques,
seuls les Verts indiquent pour l'heure réfléchir à entrer dans la
course. Ils s'estiment mûrs pour le Conseil fédéral, mais les
autres partis ne sont pas forcément de cet avis. Ils pourraient
présenter la conseillère nationale Therese Frösch (BE), son
collègue vaudois et syndic de Lausanne Daniel Brélaz ou le
conseiller aux Etats vaudois Luc Recordon.



Lors d'une élection au Conseil fédéral, le parti n'est pas le seul
critère en jeu. Mais ni la langue, ni l'origine cantonale, ni le
sexe du candidat ne semblent pour l'instant entrer en ligne de
compte. Des voix latines pourraient s'élever pour réclamer une plus
forte représentation au gouvernement. Mais les chances sont proches
de zéro, deux Romands - Pascal Couchepin et Micheline Calmy-Rey
siégeant déjà au Conseil fédéral.



Les Romands pourraient essayer de faire valoir des candidats comme
les conseillers nationaux Jean-François Rime (FR) et Yvan Perrin
(NE) ou le conseiller d'Etat vaudois Jean-Claude Mermoud pour
l'UDC. Cela augmenterait aussi les chances des PDC Urs Schwaller,
officiellement alémanique mais bilingue, ou Christophe
Darbellay.



ats/ps/mej

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Le DDPS, département explosif

Le successeur de Samuel Schmid devrait hériter du DDPS. Il y a peu de chances qu'un conseiller fédéral en fonction abandonne ses affaires pour un dicastère aussi explosif.

L'UDC, qui entend faire son retour au Conseil fédéral, a promis de faire le ménage à la défense.

En partant le 31 décembre, Samuel Schmid décharge le futur chef du Département fédéral de la défense (DDPS) de deux fardeaux.

Le Bernois devrait nommer en principe d'ici la fin de l'année un nouveau chef de l'armée, capable de rétablir la confiance - à l'interne comme face au public - après la déconfiture liée à l'affaire Roland Nef.

Le programme d'armement 2008 devrait quant à lui passer la rampe du Conseil national lors de la session d'hiver, pour autant que l'UDC ne change pas une nouvelle fois son fusil d'épaule.

Plusieurs votations importantes attendent le nouveau ministre de la Défense. L'armée veut bientôt acheter de nouveaux avions de combat pour remplacer ses vieux Tiger. Une idée qui n'est pas du goût du Groupe pour une Suisse sans armée qui a lancé une initiative populaire pour empêcher cette acquisition.

Parallèlement, il faudra trouver des solutions pour calmer la grogne des riverains des aéroports militaires face au bruit des avions à réaction.

Un autre scrutin attend le successeur de Samuel Schmid, celui sur l'initiative de la gauche contre l'arme militaire à domicile. Pour l'emporter, il sera nécessaire de rétablir la confiance dans l'armée.

La tâche n'est pas simple tant l'institution militaire a été sous le feu des critiques depuis des mois.

Aux meurtres commis avec une arme de service sont venus s'ajouter les coup de feu intempestifs lors de gardes effectuées avec un fusil chargé ainsi que les tragédies de la Jungfrau et de la Kander. Les médias ne manquent en outre pas de rapporter chaque incident survenu sous les drapeaux.