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Police vaudoise: la grève des PV continue

La police zurichoise a effectué 36'000 heures supplémentaires.
La police zurichoise a effectué 36'000 heures supplémentaires.
Le Conseil d'Etat vaudois joue l'apaisement face aux policiers cantonaux en colère et les convie à une discussion mercredi. D'ici là, la grève des procès-verbaux et des amendes d'ordre continue.

"En signe de bonne volonté, nous renonçons à prendre des mesures
supplémentaires", a déclaré jeudi devant la presse Stéphane
Schneider, président du Syndicat de la sûreté vaudoise (SSV). Le
contentieux porte notamment sur les heures supplémentaires de
l'Euro 2008.

Mesures légales

Depuis jeudi passé, les gendarmes n'encaissent plus l'argent
pour les attestations, ne sanctionnent plus les infractions de
circulation mineures et ne contrôlent plus la taxe poids-lourds. Le
canton perd ainsi "plusieurs milliers de francs par jour", selon
Stéphane Schneider.



"Ces mesures sont légales. Le service public et la sécurité de la
population restent garanties", a souligné Billy Warpelin, président
de l'Association professionnelle des gendarmes vaudois (APGV). Les
gendarmes ont aussi symboliquement enlevé leurs patelettes et
badges.



Le gouvernement, qui regrette que les policiers ne suspendent pas
leur mouvement, se déclare prêt à négocier, mais pas à n'importe
quel prix, ont indiqué Pascal Broulis et Jacqueline de Quattro. La
rencontre de mercredi prochain démontre la "bonne volonté" du
Conseil d'Etat, ont souligné les conseillers d'Etat.

Suites de l'Eurofoot

Gendarmes et policiers civils sont en colère depuis qu'une
rencontre a mal tourné avec la délégation aux ressources humaines
du Conseil d'Etat le 17 septembre. Le contentieux porte sur le
paiement des 17'000 heures supplémentaires effectuées durant
l'Euro, qui sont venues s'ajouter aux 43'000 déjà en
souffrance.



Les policiers aimeraient qu'elles soient majorées de 33%, pour
compenser les augmentations d'impôt qu'elles entrainent. Le
gouvernement n'est prêt qu'à un déplafonnement: les heures
supplémentaires seront payées au salaire horaire habituel alors que
le tarif maximal est normalement de 42 francs.



Le Conseil d'Etat a également prévu un bonus de 700 francs pour
les policiers ayant participé "de manière significative" à l'Euro.
Les deux associations de policiers réclament 1000 francs pour tous,
car le personnel restant affecté aux tâches habituelles a aussi
subi une forte surcharge.

Nouvelle grille salariale

Le dernier point de friction, probablement le plus sensible,
concerne la nouvelle grille salariale de la fonction publique
(DECFO-SYSREM), actuellement en négociation. Gendarmes et policiers
en civil craignent que leurs fonctions ne soient pas suffisamment
revalorisées.



"Nous sommes déjà en sous-effectif chronique et nous connaissons
un pic de démissions depuis le début de l'année", a expliqué Billy
Warpelin. Les départs se font le plus souvent vers des corps de
police municipaux aux conditions salariales plus attractives. "Nous
risquons bientôt de ne plus pouvoir assurer la sécurité publique",
a insisté Stéphane Schneider. (voir
ci-contre
)



ats/dk

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Jacqueline de Quattro cherche des solutions

Jacqueline de Quattro s'est déclarée "consciente que les jeunes ne viennent plus à la police cantonale".

La solution à ce problème passe par une harmonisation des statuts des différentes polices, mais cela prendra encore des années.

La cheffe du Département de la sécurité, qui sera présente mercredi aux côtés de ses collègues de la délégation aux ressources humaines, veut trouver d'autres solutions.

Des heures sup' partout

La police cantonale zurichoise a effectué environ 36'000 heures supplémentaires pendant l'Euro 2008. Par manque de personnel, ces heures ne seront pas compensées, mais payées. La facture pour le canton s'élève à 2,7 millions de francs.

Les dépenses supplémentaires de la police pendant l'Euro s'élèvent à 4,1 millions de francs, a indiqué jeudi le gouvernement en réponse à une question des Verts libéraux au Grand Conseil. Dans ce montant sont compris les heures supplémentaires, la construction de cellules de prison et l'utilisation d'un hélicoptère.

A Genève aussi, le paiement des heures supplémentaires effectuées pendant l'Euro créé la polémique. Le gouvernement avait budgété 40'000 heures supplémentaires. La police arrive à 125'000, soit un dépassement de crédit de plus de 12 millions de francs. La police exige le paiement des heures et d'une prime spéciale.

Dans le canton de Berne, le nombre d'heures supplémentaires s'est élevé à 56'000. Le prix total de ces heures est encore en train d'être calculé mais correspond à ce qui a été budgétisé. Les chiffres des heures supplémentaires ne sont pas encore connus à Bâle-Ville et Bâle-Campagne.