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Votations du 30 novembre: campagne lancée

La discrétion du président de la Confédération étonne.
Pascal Couchepin n'a pas retenu ses critiques lundi.
Pascal Couchepin lance la campagne pour le 30 novembre. Il préconise le rejet des initiatives pour un âge de l'AVS flexible et pour la dépénalisation de la consommation de chanvre mais soutient la révision de la loi sur les stupéfiants.

Le président de la Confédération a tiré à boulets rouges contre
l'initiative populaire des syndicats «pour un âge de l'AVS
flexible». «Ce texte cause plus de problèmes qu'il n'en résout»,
a-t-il déclaré.

L'AVS en ligne de mire

Il a appelé à rejeter l'initiative «pour une politique
raisonnable en matière de chanvre», qui veut dépénaliser la
consommation de cannabis, et a plaidé en faveur de la révision de
la loi sur les stupéfiants (voir encadré
ci-contre).




Mais le radical a réservé l'essentiel de ses cartouches à
l'initiative pour une flexibilisation de l'âge de la retraite. Les
arguments en sa défaveur sont «tellement clairs que je serais
surpris qu'il y ait des 'oui' dans l'urne», a-t-il plaisanté, avant
de se reprendre.



L'initiative veut permettre aux salariés touchant jusqu'à 120'000
francs par an de prendre une retraite dès 62 ans sans diminution
des prestations. Les personnes gagnant davantage continueraient en
revanche de subir une diminution de rente à vie.

Aucun autre exemple

Sachant que 98% des femmes et 85% des hommes touchent moins de
120'000 francs par an, ce texte «ne propose pas une flexibilisation
mais une baisse généralisée de l'âge de la retraite», a critiqué
Pascal Couchepin.



D'ailleurs, aucun pays d'Europe ne prévoit des réformes de son
régime dans ce sens. Le texte des syndicats n'est pas social», car
il favorise avant tout les classes moyennes à supérieures, aux yeux
du Valaisan. Une solution existe déjà aujourd'hui pour les
personnes défavorisées qui prennent une retraite anticipée,
puisqu'elles ont droit aux prestations complémentaires.

Trop cher

La mise en oeuvre de l'initiative coûterait en outre jusqu'à 1,5
milliard de francs, a estimé le ministre de l'Intérieur. «L'AVS ne
se porte pas mal, mais cela ne signifie pas pour autant qu'elle est
à l'abri de problèmes à l'avenir».



Autre critique exprimée par Pascal Couchepin, le potentiel d'abus
que recèle ce texte. L'interdiction de travailler dès que l'on
touche l'AVS ne pourra pas être vérifiée, en particulier à
l'étranger, a-t-il fait valoir.



Pour lui, l'initiative est entachée de «graves défauts»
puisqu'elle «coûte cher, incite les gens à quitter le travail,
ouvre la porte à des abus et est incontrôlable». Il ne s'agit pas
de refuser toute flexibilisation de l'âge de la retraite, mais de
l'intégrer dans une vision globale des assurances sociales.



ats/cer

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Trop tôt pour le cannabis

Pascal Couchepin s'est montré moins dur à l'égard de l'initiative «pour une politique raisonnable en matière de chanvre», lancée par une coalition interpartis comprenant aussi des radicaux.

Le Parlement a refusé un projet gouvernemental exigeant une dépénalisation de l'usage de cannabis, a-t-il rappelé.

«Il est prématuré de revenir avec un projet similaire», selon lui.

Plutôt que de mettre en danger la politique de la drogue, il faut laisser le temps de trouver une solution consensuelle sur le cannabis.

L'essentiel est maintenant d'ancrer la politique des quatre piliers (répression, prévention, traitement et réduction des risques) dans la loi sur les stupéfiants, a déclaré le président de la Confédération.

La révision de la loi est combattue par un référendum lancé par l'Union démocratique fédérale et d'autres représentants de la droite.

Cinq objets en votation le 30 novembre

L'initiative populaire «Pour l'imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine»

L'initiative populaire «Pour un âge de l'AVS flexible»

L'initiative populaire «Droit de recours des organisations: Assez d'obstructionnisme - Plus de croissance pour la Suisse!»

L'initiative populaire «Pour une politique raisonnable en matière de chanvre protégeant efficacement la jeunesse»

La modification du 20 mars 2008 de la loi fédérale sur les stupéfiants et les substances psychotropes.