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Marianne Huguenin renonce à son mandat

Marianne Huguenin s'efface au profit de Josef Zisyadis
Marianne Huguenin s'efface au profit de Josef Zisyadis
La popiste Marianne Huguenin a annoncé jeudi qu'elle se retirait du Conseil national. La syndique de Renens affirme qu'elle va céder sa place à son camarade de parti, Josef Zisyadis, non réélu le 21 octobre.

"Rester vivante"

"Je dois faire un choix. Et j'ai choisi Renens", a expliqué
Marianne Huguenin, 57 ans, devant la presse La popiste évoque une
surcharge de travail inhérente au double mandat. "J'ai décidé de
renoncer parce qu'il y a trop, et pour rester vivante",
ajoute-t-elle, affirmant ne pas vouloir être toute seule à Berne,
"pour faire la potiche".

Josef Zisyadis a confirmé qu'il reprendra bien le siège de
Marianne Huguenin au Conseil national lors de la prochaine
législature. La décision n'a pas été "facile à prendre", a
toutefois affirmé le popiste. "Comme nous étions très proches
Marianne Huguenin et moi en nombre de voix lors de l'élection du 21
octobre dernier, je ne pouvais toutefois pas me défiler", a-t-il
ajouté.

Serrer les rangs

"Ce choix est le mien, le mien uniquement. Je n'ai eu aucune
pression dans le sens de quiconque", a affirmé Marianne Huguenin.
Josef Zisyadis a aussi assuré n'avoir fait aucune pression.



Dans une lettre ouverte diffusée sur le site internet du POP
vaudois, Marianne Huguenin développe son propos: "Josef Zisyadis
reprendra ce mandat, et je l'en remercie, tout simplement. Il n'a
et n'aura lui non plus pas la tâche facile. Le fait qu'il soit prêt
à le faire m'a aidé à renoncer à tout porter, à tout assumer. Dans
la défaite, il faut aussi serrer les rangs. M'imaginer courant et
croulant sous ce double mandat et lui en recherche d'emploi avait
quelque chose d'absurde qui a joué un rôle dans ma décision, même
si ce n'est et de loin pas le rôle principal."



La popiste a aussi rejeté toute idée de "sacrifice" d'une femme
envers un homme qui a perdu ses mandats politiques. Elle s'affirme
"sereine", même si elle devra expliquer sa décision à ceux qui
l'ont élue et qui seront "déçus".



agences/boi

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Zisyadis ne veut pas "déserter Berne"

Josef Zisyadis affirme n'avoir avoir exercé aucune pression sur Marianne Huguenin afin de pouvoir retourner au Conseil national.

Il souligne qu'«il ne faut pas déserter Berne» et annonce qu'il va se mobiliser encore plus sur les enjeux sociaux. «Ce n'était pas une décision facile. Je n'ai pas dit oui tout de suite», a expliqué jeudi à l'ATS Josef Zisyadis.

Il y a une semaine, le popiste avait indiqué que la page était tournée et qu'il cherchait un nouveau travail. Son changement d'avis s'explique par «une question de fidélité» à ses idéaux. «Il ne faut pas que le POP se fasse phagocyter par les Verts et le Parti socialiste, il faut une gauche hors du Conseil fédéral.»

Le Vaudois réfute toute «combine» dans ce processus de désistement: «Tout a été parfaitement démocratique».

Il affirme qu'il se concertera comme d'habitude avec Marianne Huguenin sur les combats à mener au niveau fédéral. Ses priorités seront de «maintenir vivante un gauche d'opposition» et de se battre contre l'injustice sociale et fiscale.

800 voix d'écart

Lors des élections fédérales du 21 octobre, le POP s'est vu amputer d'un de ses deux fauteuils au Conseil national. Avec près de 23'500 voix, Marianne Huguenin avait brûlé la politesse à son colistier Josef Zisyadis de quelque 800 voix. Dès le soir des élections, la rumeur a couru qu'elle pourrait se retirer au profit de Josef Zisyadis qui avait obtenu quelque 7000 voix de plus qu'elle quatre ans auparavant.

Sur 18 mandats à la Chambre du peuple, les Vaudois en ont octroyé 5 à l'UDC, 4 au PS, 3 aux Verts et au PRD, 1 aux libéraux, au PDC et au POP.