Une AOC pour la damassine et la poire à botzi
La damassine jurassienne et la poire à botzi fribourgeoise obtiennent leur AOC après le rejet des dernières oppositions. L'Office fédéral de l'agriculture estime que ces termes revêtent le caractère de dénominations traditionnelles.
Onze oppositions ont été déposées contre l'AOC damassine. Elles
portaient pour la plupart sur l'aire géographique limitée au canton
du Jura. D'autres oppositions concernaient l'enregistrement d'une
variété végétale comme appellation d'origine contrôlée (AOC) et le
préjudice à une marque homonyme, relève jeudi l'Office fédéral de
l'agriculture (OFAG).
L'OFAG ne considère pas damassine comme le nom d'une variété de
prune, mais estime que ce terme évoque une eau-de-vie associée au
canton du Jura. Cette expression remplit donc selon Berne toutes
les conditions d'une dénomination traditionnelle. L'OFAG rejette
donc les demandes d'extension.
Un producteur débouté a déjà annoncé qu'il déposait un recours
auprès du Tribunal fédéral contre l'attribution de cette AOC à la
damassine. «Je dénonce une privatisation d'un fruit par le Jura», a
expliqué à l'ATS Jean-Pierre Mürset producteur de damassine au
Landeron (NE). «Je ne me laisserai pas voler».
Tradition fribourgeoise
Premier fruit à prétendre à une AOC, la
poire à botzi a suscité quant à elle trois oppositions concernant
l'aire géographique. L'OFAG estime que même si ce terme de poire à
botzi peut être considéré comme étant une variété végétale, il
évoque un produit typique.
La poire à botzi est une variété locale de la catégorie «petite
poire à grappe». Présente dans l'histoire de la région située entre
le lac de Neuchâtel et les Préalpes fribourgeoises depuis plus de
trois siècles, elle n'a guère émigré de son bassin d'origine.
L'OFAG rejette donc l'extension de l'aire géographique à tout le
district de Moudon (VD), les opposants n'ayant en effet pas apporté
la preuve d'une tradition.
ats/sun
Publié
De la Syrie à l'Ajoie
La damassine est une petite prune rouge originaire de Damas, en Syrie. Elle a été implantée dans la région de la Baroche, puis dans toute l'Ajoie (district de Porrentruy).
On trouve aussi des arbres dans le Jura bernois, le canton de Neuchâtel et en France voisine.
Les conditions climatiques ainsi que les caractéristiques du sol de production et le savoir-faire des producteurs lui confèrent un parfum de prune sauvage aux accents d'amande amère.
La production oscille dans le Jura entre 1000 et 10'000 litres par an, selon la récole. L'année 2007 s'annonce comme une très bonne cuvée.
L'AOC, une protection régionale
Le registre des appellations d'origine contrôlée et celui des indications géographiques protégées (IGP) permet de protéger les noms géographiques ou traditionnels.
L'utilisation d'un tel nom protégé est réservée aux producteurs d'une aire géographique définie qui respectent un cahier des charges précis.