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Les tests de dépistage du Covid-19 chez les enfants pourraient être réduits

Les tests de dépistage du Covid-19 chez les enfants pourraient être réduits en Suisse. [Keystone/AP Photo - Channi Anand]
Faut-il tester plus les enfants? / La Matinale / 3 min. / le 16 juin 2020
Les pédiatres et l'Office fédéral de la santé publique envisagent de réduire les tests de dépistage du coronavirus chez les enfants, a appris la RTS. Les tests sont éprouvants pour eux et les cas positifs sont très rares.

Les pédiatres vaudois ont déjà décidé de limiter les tests chez les enfants. Jusqu'à présent, le dépistage était recommandé au moindre symptôme, comme un rhume ou un mal de gorge. Mais mardi dernier, ils ont revu leurs critères, comme l'a expliqué dans La Matinale Claude Bertoncini, président du groupement des pédiatres vaudois: "Nous n'allons pas dépister un enfant qui a juste un rhume ou une conjonctivite isolée, car nous avons remarqué que les frottis positifs sont quasiment à 0".

D'autres cantons pourraient suivre le mouvement. L'Office fédéral de la santé publique (OFSP), en collaboration avec les pédiatres et les médecins cantonaux, va prochainement publier une nouvelle recommandation, a appris la RTS.

Ce nouveau message de l'OFSP, en consultation, est très proche du projet vaudois, selon Claude Bertoncini. Il n'est donc pas exclu qu'il y ait bientôt une ligne commune pour l'ensemble de la Suisse sur le dépistage des enfants. Mais c'est encore en discussion.

Cas très faibles chez les enfants

Le nombre de cas très faible chez les enfants a motivé la décision des pédiatres vaudois. Ce constat semble se confirmer depuis la reprise de l'école: les moins de 15 ans sont peu exposés au virus. Mais il faut encore attendre quelques semaines pour savoir si cela se vérifie.

L'autre argument en faveur d'une réduction des tests chez les enfants est la lourdeur de la démarche. Le test peut être douloureux pour l'enfant et les délais pour avoir les résultats peuvent être plus longs que prévu: jusqu'à trois jours d'attente, avec toute la famille en quarantaine.

Des préoccupations qu'il faut entendre, selon Alessandro Diana, pédiatre, spécialiste des maladies infectieuses aux HUG. Mais le dépistage, comme meilleure arme de santé publique, doit rester prioritaire à ses yeux.

"Le frottis dans le nez est une mesure fastidieuse", a-t-il déclaré dans La Matinale. "Les pédiatres ont beaucoup de retour sur les effets secondaires du test. Ces tests restent un fardeau mais le jeu en vaut la chandelle: si on a un doute devant cette maladie, il faut plutôt faire un test que ne pas le faire".

Bond des tests chez les enfants

A relever que la demande de tests a augmenté depuis que les enfants ont repris l'école. Les HUG et le CHUV ont observé un bond important ces dernières semaines.

Ainsi, la proportion de tests sur des enfants a été multipliée par 6 au CHUV. Depuis le début de l'épidémie et jusqu'au 8 juin: 7% des tests concernaient les moins de 16 ans. Depuis le 9 juin, cette part est passée à 43%.

Selon Katia Jaton, cheffe du laboratoire de diagnostic moléculaire de l'Institut de microbiologie, la chute des températures ces dernières semaines - et les virus qui vont avec- pourrait en partie expliquer cette hausse.

Alexandra Richard/Martine Clerc/lan

>> Ecouter dans Forum l'interview d’Arnaud L'Huillier, chef de clinique à l'Unité d'infectiologie pédiatrique des HUG :

Arnaud L'Huillier en mai 2019 (à droite). [HUG]HUG
Le test des enfants pour le Covid-19 remis en cause: interview d’Arnaud L'Huillier / Forum / 4 min. / le 16 juin 2020
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