Famille je vous aime, famille je vous hais: des témoignages post-Covid

La RTS a rencontré deux adolescents vaudois pour évoquer leur vie de famille pendant le Covid. Ils ont parlé librement de leur ressenti, du positif et du négatif. Il ne s’agit pas de généraliser leur expérience. Les familles avec des jardins ou celles entassées dans des petits appartements n’ont pas vécu la même crise.

Mais il en ressort un renforcement des liens, souvent un peu distendus par le quotidien. Pour Sacha (18 ans), apprenti polydesigner 3D à l'école d’arts appliqués de Vevey, sa famille est désormais plus soudée.

"Étonnamment, cela ne m’a pas dérangé de vivre constamment à la maison. Je bossais dans ma chambre et quand j’avais fini, on passait du temps ensemble. Il y avait des vrais repas en famille et après on faisait des jeux de société. Nous allons continuer, car c’étaient des bons moments."

Du temps passé ensemble

Davantage de temps passé ensemble. Plus d'interactions. C’est également ce qui a rapproché May (16 ans), gymnasienne à Lausanne, de ses parents et de sa sœur. "On a développé des liens qu’on va conserver. Avec ma soeur, on a fait beaucoup de jeux."

À la suite de ces trois mois, quelques modifications dans l'organisation familiale se sont installées. "Mon père cuisine plus. Mes parents font un tournus. J’ai aussi commencé à cuisiner. Maintenant, je le fais souvent", explique May.

Tournus des tâches ménagères

La famille de Sacha, elle, avait mis sur pied un planning des tâches ménagères, dont le bilan final est mitigé. "Pour être honnête, j’ai fait clairement moins que mes parents et mon frère. Et ils l’ont remarqué. Mais ils savent que je bosse. Mais on participe quand même plus aux tâches ménagères."

Reste que la famille 24h/24h, même si on l'aime beaucoup, ce fut parfois pesant. Les amis ont manqué. "J’avais quand même besoin d’être seule, affirme May. J’allais dans le jardin ou j’écoutais de la musique. Mes amis me manquaient. On faisait des vidéoconférences. Ce n’était pas la même dynamique. L’ambiance était différente."

Vive l'école

Aujourd'hui Sacha et May ont retrouvé leurs copains. Ils sont heureux de retourner à l’école. L'enseignement à distance restera, pour eux, le plus mauvais souvenir du confinement.

"C’était long, estime May. On n’arrivait pas vraiment à poser des questions avec la vidéoconférence. Avec mes camarades, on a un peu perdu la motivation". Sacha n’a également pas apprécié l’expérience: "Tout ce que je n’ai pas suivi pendant le confinement, je vais devoir le rattraper cet été pour assurer ma deuxième année."

Avant la rentrée il y aura les vacances. Même à 18 ans et après trois mois de vie familiale intense, Sacha compte bien les passer avec ses parents et son frère.

"On aimerait découvrir autre chose. On s’est vu pendant trois mois à la maison, et désormais on voudrait vivre des choses ensemble mais loin de chez nous."

Céline Fontannaz