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La protection civile engagée depuis un mois pour une mobilisation historique

La protection civile joue un rôle majeur dans la mobilisation contre le virus, avec plus de 7'500 astreints en renfort.
La protection civile joue un rôle majeur dans la mobilisation contre le virus, avec plus de 7'500 astreints en renfort. / 12h45 / 2 min. / le 17 avril 2020
Avant même le déploiement de l’armée le 16 mars, la protection civile était déjà sur le pont. Depuis un mois, plus de 7500 astreints ont été appelés en renfort dans les cantons romands. Soit près de 65'000 jours de service.

Cette mobilisation, sans précédent depuis la création de l'institution en 1963, pourrait encore croître puisque plusieurs milliers d'astreints sont encore à disposition.

"La mobilisation s'effectue surtout en Suisse romande et au Tessin. Nous avons par exemple eu 500 mandats pour les cantons de Genève et de Vaud", a précisé vendredi Christoph Flury, vice-directeur de l'Office fédéral de la protection civile, qui évoque le nombre de 5800 engagés actuellement, contre 6100 la semaine précédent Pâques.

"Il y a beaucoup de travail administratif à organiser, pour évaluer et prioriser les demandes, répartir le personnel, avec une bonne formation et un bon équipement. Il faut aussi trouver l'équilibre pour préserver les ressources en personnel des entreprises importantes pour le fonctionnement du pays", poursuit-il, en soulignant la "motivation très élevée" des personnes engagées.

>> Voir son intervention dans la Conférence de presse :

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Les explications de Christoph Flury, vice-directeur de l'Office fédéral de la protection civile / RTS Info / 4 min. / le 17 avril 2020

Chaque engagement est étudié et priorisé. Le but est d'avoir toujours assez de membres à disposition. La protection civile doit aussi prendre en compte les besoins des infrastructures critiques de la Suisse. La demande est grande dans les EMS. La PC est également engagée auprès des hôpitaux, surtout pour faire du triage devant les portes afin que personne n'entre dans l'hôpital sans contrôle.

"L'intégration est réussie"

A l’Hôpital intercantonal de la Broye (HIB), ils sont 50 à se relayer chaque jour. Au programme: contrôle des entrées, transport de matériel et aide au personnel soignant.

"Nous ne sommes évidemment pas formés aux prestations de soin, donc il faut apprendre sur le tas, en collaboration avec les institutions de santé", relève vendredi au 12h45 le commandant de la protection civile vaudoise Louis-Henry Delarageaz.

"On doit leur faire visiter l'hôpital, les habiller, leur montrer ce qu'on attend d'eux", explique Yvan Fournier. Le médecin-chef des urgences au HIB explique que "l'intégration est réussie, on a des retours favorables des équipes soignantes."

L'importance de l'aspect social

A La Chaux-de-Fonds, la PCi est notamment sollicitée par le home "Les Arbres". Si l’établissement ne déplore aucun cas de coronavirus, l’appui des hommes orange reste le bienvenu en cette période de crise.

"Ce sont des nouveaux visages, avec un uniforme, mais les retours sont très bons. Ils sont à l'écoute des résidents, ils partagent ces moments de paroles qui sont tellement importants", relève Vanessa Gouin, responsable de l'unité soins aux "Arbres".

"Avec le confinement, c'est difficile pour les personnes âgées de rester dans leur chambre, elles ont besoin d'attention. Donc on est aussi là pour ce côté social", témoigne Salkain Kalani, préposé à l'assistance, qui admet avoir eu peur en sachant qu'il serait engagé dans un établissement médico-social. "Mais rapidement, on ne pense plus au coronavirus, on pense à aider les autres"

Souvent décriée, parfois moquée, la protection civile s’avère aujourd’hui un allié précieux dans lutte contre le Covid-19.

Reportage TV: Romain Roseng

Adaptation web: Victorien Kissling

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