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Une plainte après le drame de Champ-Dollon

Une plainte pour faire toute la lumière sur le drame
Une plainte pour faire toute la lumière sur le drame
La mère du jeune prisonnier mort par intoxication après qu'un co-détenu a bouté le feu à leur cellule a déposé une plainte pénale contre le directeur de la prison de Champ-Dollon (GE). Le drame a fait deux morts.

"Une plainte pour homicide par négligence, mise en danger de la
vie d'autrui et omission de prêter secours a été déposée mardi
après-midi auprès du Parquet genevois", a expliqué mercredi à l'AP
Me Jacques Roulet, l'avocat de la famille de la victime, confirmant
une information parue le même jour dans la "Tribune de Genève" et
dans "Le Matin".

Elle vise le directeur de la prison, mais est également dirigée
contre inconnu afin d'établir toutes les responsabilités du bas au
haut de l'échelle, a encore précisé l'avocat. Il s'agit de savoir
pourquoi personne n'a pu prêter secours au prisonnier monténégrin
de 26 ans qui se trouvait dans une cellule située au-dessus du
foyer de l'incendie.



La famille de la victime veut également connaître les raisons pour
lesquelles la prison n'était apparemment pas équipée de détecteurs
de fumée ou d'incendie. Il y a ensuite le problème de la formation
des gardiens et celui de la surpopulation de Champ-Dollon, qui
engendre des dérèglements dans le fonctionnement de la prison, a
ajouté Me Jacques Roulet.

Troubles psychiques

L'incendie a été provoqué par un détenu de 38 ans souffrant de
troubles psychiques qui a bouté le feu à sa cellule tôt vendredi
matin. Il est décédé dans la soirée des suites de ses graves
blessures. Le prisonnier avait déjà tenté de mettre le feu à sa
cellule auparavant.



Le détenu se trouvant à l'étage supérieur est décédé par
intoxication à la fumée. Son corps pourra être rapatrié dans son
pays, l'Etat de Genève ayant décidé de prendre en charge les frais
du voyage, qui se montent à 10'000 francs, a précisé
l'avocat.



La prison de Champ-Dollon, qui connaît un problème de
surpopulation, a vécu une série de troubles. En mai dernier, plus
d'une centaine de détenus avaient refusé de réintégrer leurs
cellules pour protester contre leurs conditions de détention. La
police avait dû intervenir pour ramener le calme. Trois détenus
avaient été légèrement blessés.



ap/sn

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Prison agrandie

Le gouvernement genevois a adopté le 22 mars 2006 le projet d'extension de la prison de Champ-Dollon, pleine à craquer depuis des années. La nouvelle structure pourra accueillir dans un premier temps 64 détenus.

La nouvelle prison sera constituée d'unités préfabriquées de 32 places chacune offrant à moindre coût toutes les garanties en matière de sécurité et de conditions de détention.

Les pavillons devraient être installés à proximité mais en dehors de l'enceinte de Champ-Dollon, sur une parcelle appartenant à l'Etat.

Cette solution doit permettre de désengorger rapidement la prison de Champ-Dollon, la plus surpeuplée de Suisse avec un taux de remplissage moyen en 2005 de 162% (458 détenus pour 270 places).

Surpeuplement pas en cause

Actuellement, 458 détenus cohabitent à Champ-Dollon, alors que la prison préventive n'est prévue que pour en accueillir 270.

Selon le directeur de l'établissement, le surpeuplement de Champ-Dollon n'avait cependant aucun lien avec le prisonnier qui a incendié sa cellule.

Le pyromane était inculpé de vol et se trouvait en détention préventive depuis mai à Champ-Dollon. Même s'il souffrait de troubles psychiques, la justice n'avait pas prononcé une mesure d'internement à son égard.

Les incendies sont rares à Champ-Dollon. Le dernier cas grave remonte à 6 ou 7 ans, lorsqu'une femme avait mis le feu à sa cellule et s'était grièvement brûlée.