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La police genevoise a une cheffe

L. Moutinot et M. Bonfanti face à un nouveau scandale à la police
Monica Bonfanti, nouvelle cheffe de la police genevoise, avec L.Moutinot
Le Conseil d'Etat genevois a nommé le nouveau commandant de la police cantonale. C'est Monica Bonfanti, 36 ans, actuelle "cheffe criminaliste", qui remplacera Urs Rechsteiner. Un choix qui plaît à la base.

Originaire des cantons du Tessin et de Lucerne, Monica Bonfanti
entrera en fonction le 1er août prochain, a communiqué mercredi la
chancellerie genevoise.



La future commandante est une spécialiste reconnue en sciences
forensiques, notamment dans le domaine des armes à feu et de la
balistique auquel elle a consacré sa thèse de doctorat. Elle occupe
depuis février 2000 le poste de "cheffe criminaliste" de la police
genevoise.

Cheffe polyglotte

Monica Bonfanti, qui maîtrise cinq langues, succédera à Urs
Rechsteiner, lui-même nommé en septembre 2003 en qualité de
commandant de la police genevoise.



Il était entré en fonction le 1er novembre de la même année,
succédant à Christian Coquoz qui avait démissionné en avril 2003
suite aux remous suscités par l'affaire de la balle marquante en
marge d'une manifestation anti-OMC.

La "perle rare"

En présentant Mme Bonfanti mercredi aux médias, le chef du
Département des institutions (DI) Laurent Moutinot s'est félicité
d'avoir trouvé la «perle rare». Le conseiller d'Etat cherchait
quelqu'un «qui soit à la fois du dedans et du dehors».



La jeune femme connaît en effet bien la police genevoise
puisqu'elle y travaille depuis plusieurs années. En même temps,
elle possède un regard extérieur. Elle a travaillé dans plusieurs
cantons et pays et, en tant qu'employée administrative, elle ne
vient ni du corps de la gendarmerie ni de la police judiciaire.

Première en Suisse romande

Parmi les chantiers qui l'attendent, Mme Bonfanti compte
améliorer la formation des policiers et du personnel administratif.
Elle devra aussi procéder à la fusion entre la gendarmerie et la
police de la sécurité internationale, le canton ayant décidé de
n'avoir plus qu'un corps de police en uniforme.



Le profil atypique de la nouvelle cheffe, jeune et surtout
première femme à diriger une police cantonale romande, est
considéré comme un signe positif par le puissant syndicat de la
gendarmerie UPCP. Son président Alain Devegney pense qu'elle est
susceptible de faire souffler un vent nouveau sur le plan des
rapports humains.

Experte reconnue

Pour M.Devegney, l'arrivée de Laurent Moutinot à la tête du DI,
couplée au choix de Monica Bonfanti, marque le retour de rapports
sincères, du dialogue et de la concertation entre la hiérarchie et
la base de la police. Sous l'ère de l'ancien chef Christian Coquoz
et de l'ancienne conseillère d'Etat Micheline Spoerri, ces rapports
étaient empreints de tension et de défiance.



Née le 19 juin 1970 à Sorengo (TI), Monica Bonfanti est
célibataire et sans enfants, elle est une experte reconnue dans le
domaine des armes à feu et de la balistique. Elle est l'auteur de
nombreuses publications et a donné des conférences lors de congrès
nationaux et internationaux.



Agences/sn

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Un long feuilleton

Cette nomination met fin à l'incertitude qui régnait à la tête de l'institution depuis l'annonce du départ de M.Rechsteiner il y a un an environ.

Plusieurs appels aux candidatures avaient été lancés sans succès.

L'actuel commandant a démissionné l'an dernier pour des raisons de santé.

C'est la première fois dans le canton de Genève qu'une femme prendra la tête de la police.

Portrait bref

Originaire du Tessin, Monica Bonfanti a obtenu un doctorat à l'Institut de criminologie de Lausanne.

Spécialiste en balistique, elle a exercé comme expert auprès de tribunaux suisses, français et italiens.

Elle a intégré la police genevoise en février 2000.

Elle y occupe depuis cette date la fonction de cheffe du laboratoire de police technique et scientifique.