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Une start-up zurichoise transforme l'urine en engrais

Une start-up suisse a mis au point une technologie pour transformer l'urine en engrais.
Une start-up suisse a mis au point une technologie pour transformer l'urine en engrais. / 12h45 / 2 min. / le 17 février 2020
Une start-up zurichoise a mis au point une technologie pour transformer l'urine en engrais. Grâce à une petite usine mobile, appelée à faire le tour de la Suisse, les besoins naturels des utilisateurs sont récoltés pour être réutilisés.

Baptisé "UrinExpress", le projet a été inauguré lundi à Bienne. Dans des toilettes publiques mobiles, l’urine n’est pas évacuée, mais collectée précieusement pour être ensuite transformés en engrais pour les plantes. Un pissoir d’un genre nouveau, installé pour l'heure sur le terrain de l'ancien stade de football de la Gurzelen, où les curieux affluent. L'or jaune est traité dans un laboratoire itinérant.

Des bactéries transforment d’abord l’ammonium en nitrate, faisant ainsi disparaître les mauvaises odeurs. Du charbon actif filtre par la suite les hormones et les résidus de médicaments et, finalement, les germes restants sont éliminés par distillation. Le résultat: un concentré d’engrais liquide autorisé sur le marché depuis 2018.

"Odeur pas désagréable"

"Cet engrais contient tous les éléments nutritifs dont les plantes ont besoin. Certains disent que l’engrais à base d’urine sent le whisky... C'est une question de point de vue, mais l'odeur n’est en tout cas pas désagréable", assure Bastian Etter, directeur général de la start-up Vuna, lundi dans le 12h45.

Le projet est né à l'Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l’eau, à Dübendorf (ZH). Bastian Etter collecte encore aujourd’hui l'urine des employés de l’institut. L'entrepreneur zurichois souhaite adapter son modèle à la production de masse et il teste actuellement une nouvelle cuvette de toilettes pour séparer l'urine des eaux usées.

"L'urine contient 90% d'azote. C'est ce qui donne le plus de travail aux stations d'épuration pour purifier les eaux usées. Et en même temps, l'azote est l’élément dont nous avons besoin pour fabriquer notre engrais. Cela signifie que si nous séparons l'urine, nous pouvons récupérer spécifiquement ce qui nous est utile par la suite", explique Bastian Etter.

Redonner à la terre

Au terrain de la Gurzelen, des courts de tennis sur gazon seront bientôt fertilisés avec l’engrais liquide à base d’urine humaine. L'exploitant du site a soutenu le projet dès ses débuts.

"Nous avons ainsi une économie circulaire. L'engrais, l'urine que nous produisons ici, nous le redonnons à la terre", lance Matthias Rutishauser.

Une telle usine d’engrais coûte environ 100'000 francs. Un prix qui pourrait être fortement réduit avec la production en série. Après cette étape biennoise, le projet fera le tour de Suisse pour se faire connaître.

Fanny Zürcher/gma

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