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20% des Suisses seraient antisémites

Des actes de vandalismes antisémites toujours plus nombreux
Des actes de vandalismes antisémites toujours plus nombreux
Plus de la moitié des Suisses a des préjugés contre les étrangers et un sur 5 est antisémite. Près d'un Helvète sur dix est un traditionaliste xénophobe, même si la société suisse est empreinte de tolérance.

C'est à ces conclusions que parvient une étude visant à établir
un instrument d'observation régulière des attitudes à l'égard de la
différence en Suisse. Réalisée par le Département de sociologie de
l'Université de Genève, elle a été publiée samedi par le Fonds
national suisse (FNS) et a permis de définir quatre grands groupes
dans la population suisse.

Plus ou moins ouverts

La «classe créative» (37%) est opposée à toute attitude
xénophobe ou misanthrope. Ses membres se situent politiquement à
gauche, ils sont urbains, cultivés et plutôt jeunes.



Dans le groupe des «nationalistes conservateurs» (23%), les
attitudes xénophobes ou misanthropes sont dominantes. Les membres
se situent politiquement à droite, ce sont des personnes
majoritairement moins cultivées et qui envisagent l'avenir avec
inquiétude.



Les «entrepreneurs libéraux» (16%) sont eux composés de personnes
qui ont peur des étrangers. Ils acceptent cependant la différence
et ne sont pas misanthropes. Ils se prononcent pour la justice et
l'ordre, sont politiquement plutôt à droite et font confiance aux
forces du marché libre.

Le populisme source de violence

Enfin, chez les «traditionalistes désorientés» (9%), les
attitudes xénophobes ou misanthropes sont dominantes. Ses membres
ne sont pas engagés politiquement, ils ont peur de l'avenir et
peuvent concevoir le recours à la force. Selon l'auteur de l'étude,
Sandro Cattacin, c'est ce dernier groupe qui est problématique: il
est constitué de personnes qui se sont pour ainsi dire coupées de
la société, qui veulent davantage d'ordre.



Les «nationalistes conservateurs» sont considérés comme
«légèrement inquiétants», car ils admettent, en partie du moins, le
recours à la violence. Ils prennent néanmoins encore part à la
société et à la logique démocratique mais, de par leur échelle de
valeurs, se sont beaucoup éloignés d'une voie consensuelle pour
résoudre les problèmes.



Quelque 3,8% de la population peuvent être classés dans un
environnement d'extrême droite. Selon les sociologues genevois, 23%
des personnes interrogées se sont déclarées antisémites. Ce chiffre
est sans doute une conséquence du débat sur les fonds en
déshérence. En outre, plus de la moitié des personnes interrogées
peut être qualifiée de xénophobe.



ats/sch

Une étude sur l'extrémisme de droite

L'étude a été réalisée dans le cadre d'un projet du Programme
national de recherche «Extrémisme de droite: causes et
contre-mesures» (PNR40+) du FNS.



Les chercheurs ont effectué 3000 entretiens oraux. L'échantillon
interrogé est représentatif.



Les chercheurs définissent la misanthropie comme le rejet de
certains groupes de personnes, souvent minoritaires comme les
handicapés, les femmes, les homosexuels, les juifs,les musulmans et
les sans domicile fixe.



La xénophobie englobe la peur ou le rejet des migrants.

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La Suisse préservée des crises de valeur

Contrairement à l'Allemagne ou à la France, la société suisse ne se trouve pas dans une crise aiguë des valeurs.

Si le climat politique se péjorait et si la tendance au populisme s'accentuait. des phénomènes de violence non contrôlés provenant de groupes importants pourraient se produire, souligne l'étude.

Rejet de l'extrême droite

Au final, 90% des personnes interrogées rejettent explicitement l'extrémisme de droite, 85% sont favorables aux poursuites pénales pour les propos raciaux.

Quelque 77% sont favorables à une meilleure intégration des minorités dans le processus politique et 55% pour une naturalisation facilitée.