"Une personne séropositive sous traitement ne transmet pas le VIH, y compris lors de rapports sexuels", rappelle la campagne lancée dimanche.
Mais les personnes concernées signalent encore régulièrement l'ignorance et les discriminations qui en découlent. Celles-ci peuvent se produire dans un contexte professionnel ou privé, dans les relations avec les compagnies d'assurance, les autorités ou les personnels de santé, souligne l'organisation.
Le nombre de cas de discrimination rapportés à l'Aide suisse contre le sida reste élevé en 2019 (plus d'une centaine) et le nombre de cas non signalés est estimé bien plus important.
Peur de faire un dépistage
"A l'échelle nationale, on s'attend à dix fois plus de cas. Cela signifie qu'en Suisse, chaque jour, trois personnes sont l'objet de discrimination en raison de leur statut sérologique", affirme Andreas Lehner, directeur général de l'Aide suisse contre le sida.
Ce ne sont donc pas les personnes qui se savent séropositives qui sont à l'origine de la propagation du virus, insiste l'organisation. Les nouvelles infections sont dues à des personnes qui ignorent qu'elles sont porteuses du VIH car elles ont peur de faire un dépistage ou de recevoir un résultat positif. La réduction de la peur et de la stigmatisation contribue ainsi à augmenter la motivation à faire un dépistage, estime encore l'organisation.
"Le VIH est quelque chose qui effraye, qui effraye trop, mais on n'a pas peur de la bonne chose, on n'a pas peur de la personne qui pense être séronégative mais qui pourrait être porteuse du VIH sans le savoir, faute de dépistage", relève de son côté Florent Jouinot, coordinateur de l'Aide suisse contre le sida pour la Suisse romande, interrogé dans le 12h30.
"On a peur des personnes séropositives alors qu'elles sont justement les personnes qui ne peuvent pas transmettre le VIH grâce au traitement", explique-t-il encore.
Nombre de cas de sida en baisse
Alors que le VIH a recule à un niveau "exceptionnellement bas" en Suisse en 2018, quelque 17'000 personnes vivent avec la maladie.
"Dans la lutte contre le sida, il y a deux progrès importants: il n'y a jamais eu aussi peu de personnes nouvellement contaminées en Suisse, 425 en 2018. L'autre point important est que Genève et Zurich ont annoncé avoir atteint les objectifs d'ONUSIDA", a expliqué Alexandra Calmy, responsable consultation VIH, services maladies infectieuses aux HUG, dans le 12h45:
lan avec l'ats
Programme national
Stopper la propagation du SIDA d'ici 2030 et faire de la Suisse le premier pays capable de mettre fin aux infections: c'est l'espoir de chercheurs de l'Université de Zurich qui ont lancé une étude et un programme au niveau national pour examiner les effets du Truvada, sorte de "pilule" capable de bloquer le virus.
Ce programme permet aux patients à risque d'avoir accès au traitement pour 40 francs seulement contre 900 francs hors programme. Il provoque une forte augmentation de la demande pour ce médicament.
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