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Sécurité routière: les Romands, dangereux au volant

Les Romands commettent proportionnellement davantage d'accidents, indique le bpa.
Les Romands commettent proportionnellement davantage d'accidents, indique le bpa.
Les Romands et les Tessinois sont à la traîne en matière de sécurité routière, loin derrière les Alémaniques. La vitesse et l'alcool blessent et tuent beaucoup trop sur les routes romandes, selon une étude du Bureau de prévention des accidents (bpa).

Ces résultats ont surpris: "on s'attendait à des différences
mais on ne pensait pas qu'elles seraient aussi importantes", a
expliqué mardi devant la presse Brigitte Buhmann, la directrice du
bpa.

Globalement, c'est au Tessin que le risque d'accidents graves et
mortels est le plus élevé. Cette région du sud des Alpes déplore
une proportion de 100 blessés graves ou tués par 100'000 habitants,
contre 80 en Romandie et 64 en Suisse alémanique.



En Suisse romande et au Tessin, l'alcool au volant est en cause
dans près d'un accident grave et mortel sur cinq. "En Suisse
alémanique, c'est la moitié moins", a constaté Yvonne Achermann, la
collaboratrice scientifique du bpa qui a réalisé l'étude.

Les Romands ont en plus le pied lourd

Autre motif de drames sur la route: l'excès de vitesse qui
semble être une spécialité des Romands. Il est en cause dans 34%
des accidents graves en Suisse romande contre 21% en Suisse
alémanique et 8% seulement au Tessin, une proportion "extrêmement
faible" qui tort le cou au stéréotype du Tessinois circulant pied
au plancher.



Sans surprise, le port de la ceinture de sécurité est moins bien
admis en Suisse latine: les victimes d'accidents avec morts ou
blessés ne l'avaient pas "bouclée" dans 32% des cas au Tessin, 22%
en Suisse romande et 16% outre-Sarine.



Ces différences de comportement expliquent en partie le risque
accru de subir un accident grave dans les régions latines de la
Suisse, souligne l'étude. "Mais il y a sans doute d'autres raisons
encore qu'il reste à investiguer", a ajouté Yvonne Achermann.



L'étude révèle que ces différences régionales se remarquent
surtout sur le comportement des hommes. "Elles sont très faibles
pour les femmes", a relevé Brigitte Buhmann.



ats/jeh

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Changer les moeurs, pas la loi

A l'avenir, le bpa va mieux cibler ses campagnes de prévention en fonction des régions linguistiques.

Il va intensifier sa campagne "Slow down, take it easy" en Suisse romande.

D'autres mesures sont prévues pour sensibiliser les jeunes conducteurs aux dangers de la vitesse et de l'alcool au volant.

Au Tessin, le bpa mettra aussi l'accent sur la sensibilisation des motards.

Dans ce canton, les motocyclistes représentaient 51% de tous les blessés graves et tués en 2007.

"On peut réduire le nombre d'accidents et c'est ici, en Suisse latine, qu'il faut le réduire", a ajouté Jacques Neirynck (PDC/VD).

Pour le conseiller national, il n'est pas nécessaire de légiférer davantage, il suffit de faire respecter la loi.

"Il faut changer les moeurs", a-t-il ajouté.

"La voiture est un moyen de transport, point barre. Ce n'est ni un symbole de statut social, ni un jouet, ni un attribut viril", a-t-il ajouté.