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Hôpitaux: les cantons bloqueraient la concurrence

La concurrence entre hôpitaux est entravée par les cantons, selon les cliniques.
La concurrence entre hôpitaux est entravée par les cantons, selon les cliniques.
Les cliniques privées accusent les cantons de bloquer une saine concurrence dans le secteur hospitalier. Ce faisant, ils entravent l'économie des coûts et faussent la sélection équitable des hôpitaux basée sur le prix et la qualité des prestations.

La dernière révision de la loi sur l'assurance maladie avalisée
par le Parlement mise sciemment sur une concurrence régulée au sein
du secteur hospitalier, a rappelé mardi devant la presse à Berne
l'association Cliniques privées suisses (CPS).



A l'avenir, il n'y aura plus de liste séparée pour les hôpitaux
publics et pour les hôpitaux privés: l'économicité et la qualité
seront les seuls critères pour leur sélection. Le but est de
veiller à une combinaison judicieuse entre hôpitaux privés et
publics fournissant les meilleures prestations soignantes et
médicales tout en respectant les impératifs économiques.

Double rôle des cantons

L'application de ce principe nécessite de procéder à une
sélection équitable et transparente des hôpitaux appelés à garantir
la couverture de base, souligne la CPS. Or l'inscription des
établissements concernés sur les listes hospitalières sera du
ressort des directions sanitaires cantonales.



Du fait que les cantons sont aussi les propriétaires des hôpitaux
publics, ils seront inévitablement aux prises avec un conflit des
rôles. Ce n'est qu'à partir de 2012 que les cantons disposeront des
données objectives indispensables à leur prise de décision. Or
plusieurs d'entre eux projettent d'adapter plus tôt leur liste
d'hôpitaux, ce qui ôte toute garantie d'une procédure de sélection
équitable. "Nous craignons que les cantons établissent leur liste
et qu'ils nous mettent devant le fait accompli", a fait savoir Urs
Brogli, membre du comité directeur de la CPS.



L'association des Cliniques privées suisses comprend 120 membres.
Elle emploie 25'000 collaborateurs et prend en charge 20% des
journées de soins prodiguées en Suisse, soit 2,7 millions par an,
et accueille 250'000 patients chaque année, selon ses propres
déclarations.



ats/ak

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Pas de limitation des cas

Les cliniques privées critiquent également certaines recommandations de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS), qui, à leurs yeux, vise à protéger ses propres hôpitaux.

La CDS prévoit par exemple la possibilité d'exclure un petit hôpital, même si celui-ci offre des prestations à un tarif plus avantageux et qu'il remplit les exigences de qualité.

La CDS veut à nouveau introduire une limitation quantitative directe, dénonce la CPS, soit le nombre de cas qu'un hôpital est autorisé à traiter dans un certain laps de temps.

Cette gestion permet à des hôpitaux économiquement et qualitativement moins bons de survivre, elle conduit à des listes d'attente et à un tourisme hospitalier dans toute la Suisse, selon la CPS.

La sélection des hôpitaux appelés à figurer sur les listes cantonales doit être équitable et transparente, basée exclusivement sur des critères de prix et de qualité, conclut la CPS.

Une telle procédure profitera à la fois aux patients, aux payeurs de primes et aux hôpitaux.