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Drame de la Kander: l'enquête avance

L'avenir de Samuel Schmid et Roland Nef est des plus incertains.
S.Schmid et R.Nef ont défendu les valeurs de l'armée.
Plus de deux semaines après l'accident qui a coûté la vie à cinq soldats, on en sait un peu plus sur le déroulement des faits. Alors que les recherches pour retrouver le soldat disparu sont suspendues, le chef de l'armée Roland Nef a critiqué vendredi l'exercice qui a conduit au drame.

La décision définitive d'entreprendre cette descente sur deux
canots pneumatiques a, selon toute vraisemblance, été prise lors
d'un rapport le matin même du drame, le 12 juin.

Aucune reconnaissance du parcours n'avait eu lieu et aucun
service de sauvetage n'avait été organisé, a indiqué vendredi la
justice militaire.



Aucun des survivants de l'accident sur la Kander ne bénéficiait en
outre d'une formation civile pour des descentes en rafting. Le
commandant qui a organisé l'exercice avait seulement reçu une
instruction sur le maniement du canot de l'armée.

Premier acte

Le juge d'instruction militaire Michael Leutwyler a détaillé le
déroulement de l'accident. A l'endroit où les dix militaires ont
mis à l'eau les canots, la Kander est large et son débit
calme.



Le premier canot a franchi sans problème le premier seuil. La
seconde embarcation a éprouvé plus de difficultés et est resté
bloquée sur le premier seuil, perpendiculairement à la rivière. Les
cinq occupants sont alors tombés à l'eau.



Un militaire s'est noyé dans les tourbillons, deux ont pu gagner
la berge et un reste toujours porté disparu. Le commandant de
compagnie a été entraîné par le courant.

Deuxième acte

L'équipage du premier canot a pu
s'extraire des remous du 2e seuil grâce à des branchages venant de
la rive et a poursuivi sa descente. Il a alors pu repêcher le
commandant de compagnie.



Mais cette embarcation est également restée bloquée au seuil
suivant, perpendiculairement au courant. En essayant d'équilibrer
le canot, tous les occupants sont eux aussi tombés à l'eau.



Deux membres de l'équipage et le commandant de compagnie repêché
ont pu nager vers la rive. Les trois autres n'y sont pas parvenus
et se sont noyés.

Expertises

L'exercice s'est déroulé durant les heures de service. Mais les
rescapés ont fait des déclarations «contradictoires» quant au
caractère volontaire de leur participation à cette descente de la
Kander.



L'enquête devra apporter des éclaircissements sur ce point
litigieux. La justice a également annoncé vouloir mener quatre
expertises portant sur les possibilités de faire du rafting sur la
Kander et sur l'aptitude qu'ont les canots pneumatiques à descendre
des rivières.



agences/boi/sbo

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Directive du chef de l'armée

Lors du rapport annuel des cadres à Granges-Paccot (FR), le chef de l'armée Roland Nef, qui dressait le bilan de ses six premiers mois à la tête de l'armée, a d'entrée de jeu placé sa première séance sous le signe du recueillement et de l'émotion.

Il a ensuite rappelé la directive qu'il avait formulée juste après le drame: les exercices et l'instruction des cadres doivent dorénavant avoir un rapport direct avec la mission de la formation et de la troupe concernée.

Toute activité ne présentant par un tel lien et comportant des risques élevés est dorénavant interdite.

Roland Nef tient à ce qu'une attention particulière soit prêtée à l'évaluation des dangers.

Les commandants ainsi que les responsables dans les organisations chargées d'activités hors service doivent examiner les concepts des exercices dans cette optique, et ce avant que l'opération ne soit lancée.

Roland Nef a aussi ordonné quatre mesures pour éviter ce type de drame: une meilleure sélection des cadres ; des exercices en lien avec la formation et l'arme; une meilleure évaluation des risques; apprendre aux cadres à être responsables et conscients des risques.

Egalement présent dans le canton de Fribourg, le conseiller fédéral Samuel Schmid a soutenu les compétences de l'armée, malgré « des fautes et des erreurs ».

L'armée ne traverse pas de crise, elle a rempli tous les devoirs qui étaient attendus d'elle au cours de ces dernières années, a ajouté le ministre de la Défense.

Recherches suspendues

Les recherches pour retrouver le corps du cinquième militaire décédé dans l'accident sont interrompues, en raison du fort débit de la rivière.

La hausse des eaux en raison de la fonte des neiges dans l'Oberland bernois est en cause.

Les opérations reprendront à la fin de l'été ou au début de l'automne quand le niveau de la rivière aura à nouveau baissé.

L'utilisation du sonar pour le balayage du fond du lac de Thoune (BE) est prévu cet été.