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Les Vaudois se prononceront sur la police unique

Une police unique: un choix de raison pour les gendarmes vaudois.
Les citoyens vaudois se rendront aux urnes pour la réforme policière.
Après plus de quinze ans d'atermoiements, les Vaudois choisiront le 27 septembre entre une police unifiée et des forces de l'ordre coordonnées. Le Grand Conseil s'est prononcé à une faible majorité pour le rejet de l'initiative des gendarmes, dite d'Artagnan.

Après des heures de débat passionné la semaine dernière, les
députés ont enfin passé mardi aux décisions. Personne n'a contesté
la nécessité de soumettre la question très sensible de la réforme
policière au peuple. «Il importe de travailler avec sérénité sur la
base d'un mandat populaire», a jugé le socialiste Pierre
Zwahlen.



L'article 2 du projet de décret a relancé ensuite la discussion.
Les partisans et adversaires de la police unifiée se sont pris de
bec sur ce texte recommandant le rejet de l'initiative. Pierre
Zwahlen, rapporteur de minorité, a demandé de supprimer cet article
pour éviter de «claironner» les divisions du législatif.



Les opposants à la police unifiée ont bondi, en estimant qu'il
fallait au contraire «assumer» ses choix et accepter cet article.
Au vote nominal, 67 députés ont dit oui, 58 non et 6 se sont
abstenus.

Contre-projet indirect

Les députés ont ensuite examiné le deuxième projet de décret
approuvant la convention entre le canton et les communes. Négocié
par le Conseil d'Etat, le protocole d'accord se veut plus
consensuel et respectueux de l'autonomie des communes, mais prévoit
malgré tout un commandement unifié.



En dépit des appels de certains partisans de la police unique à ne
pas entrer en matière, le plénum a fini par donner son feu vert par
79 voix contre 36 et 21 abstentions. La convention servira ainsi de
contre-projet indirect lors du scrutin de cet automne.

De Quattro satisfaite

La conseillère d'Etat Jacqueline de Quattro n'a pas caché sa
satisfaction devant l'issue des débats. «Vous donnez un vrai choix
aux Vaudois», a lancé la ministre pour qui il était inconcevable
d'en rester au statu quo jugé nettement insatisfaisant, «après 17
ans d'efforts» pour réformer la police.



La cheffe du Département de la sécurité et de l'environnement a
plaidé à nouveau pour la convention entre le canton et les
communes. Elle a rejeté les critiques, en particulier celles qui
affirment que le protocole d'accord figerait à tout jamais la
situation. «La convention restera évolutive», selon Jacqueline de
Quattro.



ats/sbo

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