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Exportations de matériaux sensibles bloquées par la Suisse

Un membre de l'US Army transporte la valise contenant les codes des armes nucléaires. [Reuters - Joshua Roberts]
Berne a refusé d'exporter des matériaux sensibles vers plusieurs pays / Le Journal horaire / 22 sec. / le 26 mai 2019
La Suisse a empêché l'exportation de matériaux ou de software sensibles vers plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la France et le Pakistan, au cours des deux dernières années. Elle craignait qu'ils ne soient utilisés pour développer des armes nucléaires.

Trois demandes d'exportations de lasers de marquage de précision provenant des Etats-Unis ont été refusées entre novembre 2018 et mars 2019, a indiqué dimanche Erik Reumann, porte-parole du Département fédéral de l'économie, confirmant des informations de la NZZ am Sonntag. Les transactions, si elles avaient abouti, se seraient élevées à près de 250'000 francs.

Pour un montant moins élevé (plus de 75'000 francs), une entreprise française a quant à elle fait une demande de broches pour des modules de construction. Elle a été rejetée en octobre 2017.

Développement d'armes nucléaires dans le viseur

En juillet 2018, ce sont des autorisations pour des équipements électroniques à destination du Pakistan qui ont été refusées. Des softwares d'analyse censés rejoindre le même pays ont également été stoppés quelques mois plus tôt, en avril 2018.

A chaque fois, le groupe de contrôle des exportations de la Confédération ou le Secrétariat d'état à l'économie (SECO) craignait que les matériaux ne soient utilisés pour le développement d'armes nucléaires. D'autres autorisations, à destination de la Turquie, de Hong Kong ou encore de la Chine ont également été refusées durant cette période, selon des statistiques publiées sur le site du SECO.

Les puissances nucléaires s'intéressent à la Suisse, car elle dispose de nombreuses entreprises spécialisées proposant des marchandises à double usage, explique Jean-Philippe Gaudin, chef du Service de renseignement de la Confédération, dans une interview à la NZZ am Sonntag. Les matériaux proposés peuvent être utilisés aussi bien à des fins civils que militaires.

ats/ebz

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