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"Je me radicalise avec l'âge", assure la présidente de la JSS Tamara Funiciello

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Tamara Funiciello, présidente démissionnaire de la Jeunesse socialiste suisse
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Tamara Funiciello, présidente démissionnaire de la Jeunesse socialiste suisse / Alter Eco / 11 min. / le 26 avril 2019
Tamara Funiciello va quitter la présidence de la Jeunesse socialiste cet été, car elle se lance dans la course aux élections fédérales. Mais la Bernoise, connue pour son franc parler, assure que briguer un mandat sous la Coupole ne la fera pas s'assagir.

"J'ai quand même 29 ans. Pour la Jeunesse socialiste (JSS) je suis presque une grand-mère. C'est le moment de quitter le parti", estime Tamara Funiciello, invitée vendredi de La Matinale.

On l'a vue bloquer l'accès à la maison de Magdalena Martullo-Blocher, clouer un manifeste féministe sur le Palais fédéral ou encore brûler des soutiens-gorges pour appeler à une manifestation. La Bernoise vise aujourd'hui le Parlement. S'assagit-elle avec le temps? "Ah non, pas du tout! Les idées de la JSS sont très bonnes et je vais encore les suivre", répond celle qui a dirigé le parti pendant trois ans.

Et même plus: "Je me radicalise avec l'âge, je ne deviens pas plus tranquille, parce que je vois les problèmes plus clairement. Il faut un changement radical de la société pour avoir une société plus égalitaire".

>> Lire : Tamara Funiciello va quitter la tête de la Jeunesse socialiste suisse

"La critique n'est pas le problème"

Tamara Funiciello a été qualifiée de "femme la plus détestée de Suisse" par un quotidien alémanique. Et pour cause: elle a subi des menaces et des torrents de haine sur les réseaux sociaux. "Apparemment, je dérange les personnes et elles me le font sentir. Mais si je ne dérange pas, alors je ne suis pas la bonne personne pour diriger ce parti", tranche-t-elle.

Et d'ajouter: "la critique n'est pas le problème. On y fait toujours face. Ce qui ne va pas, c'est qu'il y a des menaces de viol ou de mort. C'est là que s'arrête la critique (...). J'ai toujours porté plainte contre des choses pareilles".

La provocation pour le faire une place

Pas question pour autant de renoncer à son style provocateur, marque de fabrique de la JSS. "On a 1% des électeurs en Suisse. Mais on arrive à avoir une place assez grande dans les médias et à parler de choses qui sont importantes pour nous: le féminisme ou la répartition des richesses", souligne Tamara Funiciello.

Interrogée sur les divergences entre la section "jeunes" et le PS, la Bernoise répond du tac au tac: "Le PS est très large: entre moi et Daniel Jositsch, il y a assez de place. Et il la chance d'être un parti démocratique, où l'on se tape dessus aussi!".

Propos recueillis par Pietro Bugnon

Adaptation web: Jessica Vial

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La JSS, une machine politique efficace?

Le tempérament bien trempé et le franc parler, c'est la marque de fabrique des Jeunes socialistes, qui savent occuper le terrain médiatique. Entre lancement d'initiatives populaires et provocations, la présidence des Juso se fait particulièrement remarquer sur la scène nationale.

Les Jeunes socialistes s'opposent aussi parfois à la section mère, sur le dossier Prévoyance vieillesse 2020, par exemple... quitte à "l'irriter", selon les termes de la vice-présidente du PS Ada Marra.

>> L'éclairage de Marie Giovanola dans La Matinale:
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