Les hôteliers suisses ont payé 169 millions aux sites de réservation

Ce montant record ressort d’une étude réalisée par l'Institut de tourisme de la HES-SO Valais. Un seul hôtel verse en moyenne 61'000 francs par an à ces plateformes, soit 1000 francs par chambre. Des chiffres pas si surprenants, puisque ces sites internet ont généré 28% des nuitées hôtelières du pays en 2018.

"Ces plateformes sont des machines de guerre. Elles sont spécialisées dans la publicité sur Google et d'autres services en ligne, ce qui est très difficile à concurrencer pour les hôtels", explique le professeur Roland Schegg.

"Pas d'autre choix"

Les sites de réservation sont un mal nécessaire pour capter des clients étrangers. Huit hôteliers sur dix s’en disent d’ailleurs dépendants.

"Si vous n'y êtes pas, vous n'existez quasiment pas sur la toile, vous n'êtes pas visible. Les hôteliers n'ont pas vraiment d'autre choix que d'y être, mais c'est une situation de monopole qui est assez désagréable", déplore Patrick Bérod, qui dirige l'Association hôtelière du Valais.

D'après Roland Schegg, des solutions existent pour s'affranchir de ces plateformes, comme "optimiser les sites web, essayer d'augmenter les réservations par e-mail et répondre aux requêtes des clients de manière rapide et de qualité".

Alternative régionale

Patrick Bérod estime quant à lui que de gros efforts de formation sont nécessaires. Des solutions régionales émergent aussi, à l’image de Booking-Valais. Il s'agit d'un site gratuit pour les hébergeurs du canton et géré par leur organisation faîtière.

"Le volume de Booking-Valais est de 50 millions de francs de réservation par année, ce qui est quand même conséquent. Mais ce qui est très intéressant pour nous, c'est que le 30% au moins est réalisé sur la plateforme", révèle Patrick Bérod. Soit autant de commissions économisées par les hôteliers.

Julie Rausis/gma