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Marche en mémoire de Lucie à Fribourg

Il faut tout faire pour éviter un pareil drame, ont dit les parents de Lucie.
Il faut tout faire pour éviter un pareil drame, ont dit les parents de Lucie.
La mort de Lucie ne doit pas rester vaine. Ses parents l'ont affirmé avec force et émotion au cours d'une marche qui a réuni près de 2500 personnes dimanche à Fribourg. Ils ont plaidé en faveur de la mise sur pied d'une alerte enlèvement.

La famille et les amis de Lucie Trezzini avaient invité la
population à participer, dimanche après-midi à Fribourg, à une
marche et à un hommage à la jeune fille assassinée le 4 mars
dernier en Argovie par un homme de 25 ans.

"Il faut préserver l'avenir"

Menée par les parents de la jeune
Fribourgeoise, la marche silencieuse a traversé la ville des
jardins de Pérolles, à deux pas de l'église du Christ-Roi, où ont
été célébrées ses obsèques lundi, à la Place Georges-Python.



Une des mélodies préférées de l'adolescente, Lucie de Pascal
Obispo, a retenti sur la place. Deux colombes mouchetées de noir,
gris et blanc ont été lâchées: noir pour le deuil, gris parce que
le temps estompe la douleur et blanc pour l'espoir et la
pureté.



Sous le soleil, mais par une température plutôt fraîche, se
mêlaient de très nombreux jeunes, des familles avec des petits
enfants mais aussi plusieurs couples d'un certain âge.



Les parents de Lucie ont brièvement pris la parole. Le risque zéro
n'existe pas, a rappelé le père. Il n'est pas sûr qu'une alerte
enlèvement aurait épargné à Lucie la fin qui fut la sienne, a-t-il
dit, mais il faut préserver l'avenir et tout faire pour que soit
évité à d'autres un tel drame.

Appel aux autorités

Pour la mère de Lucie, les "forces positives" qui se sont
manifestées au cours de ces deux dernières semaines doivent être
orientées vers l'avenir. La marche, animée par aucun esprit de
vengeance, doit mener à une prise de conscience et à une action
déterminée.



Il doit y avoir un avant et un après 4 mars, a dit auparavant le
père de l'adolescente au cours d'une conférence de presse. Les
jours d'angoisse vécus par les parents leur ont fait mesurer "les
limites des systèmes cantonaux juxtaposés". "Il est temps de faire
évoluer le système", a dit le père. Les parents de la jeune fille
ont ensuite fait savoir qu'ils souhaitaient qu'on les laisse
désormais en paix.

Les parlementaires s'engagent

Les parlementaires fribourgeois
Thérèse Meyer-Kaelin (PDC) et Jacques Bourgeois (PLR) ont la ferme
intention de s'engager pour faire avancer la cause de l'alerte
enlèvement au Conseil national. Une réunion du bureau aura lieu en
avril, il sera demandé que la question soit traitée en
priorité.



"Si la priorité est refusée, nous déposerons une motion urgente",
a dit Jacques Bourgeois. Les Etats ont adopté le 12 mars par 38
voix contre une la motion de Didier Burkhalter (PLR/NE) demandant
un tel système.



Selon le conseiller national fribourgeois, l'alerte enlèvement a
fait ses preuves aux Etats-Unis, au Québec et en France. En Suisse,
"fédéralisme oblige, l'autorité judiciaire reviendrait aux
cantons". Ces derniers sont de plus en plus nombreux à être
favorables. «Très déçu par le Conseil fédéral»

Meilleur suivi des délinquants exigé

Mais il n'y a pas que l'arsenal législatif. Les délinquants
dangereux doivent faire l'objet d'un suivi sérieux et strict, ont
plaidé les parents de Lucie.



Thérèse Meyer-Kaelin leur a fait écho en recommandant une
meilleure formation des personnes appelées à les suivre. Elle a
aussi brisé une lance en faveur d'une meilleure prévention: "Il
faut montrer aux enfants et aux jeunes les dangers de ce monde que
l'on espère bon mais où il y a des personnes mal
intentionnées".



ats/cer

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Une alerte enlèvement dans 18 mois?

Dans Le Matin Dimanche, Philippe Leuba revient sur la création d'un système d'alerte enlèvement. Les cantons y sont favorables, malgré "quelques réticences". Le conseiller d'Etat vaudois estime qu'un projet de loi fédérale pourrait être élaboré en dix-huit mois.

Les réticences sont surtout d'ordre logistique, explique le libéral. "Par exemple comment éviter de diffuser une image vidéo ou un descriptif d'un kidnappeur potentiel sans prendre le risque de lancer une chasse à l'homme sur une personne qui s'avère finalement innocente?"

Il importe aussi de clarifier qui aura le pouvoir de déclencher l'alerte, selon Philippe Leuba. Le chef du Département de l'intérieur du canton de Vaud se dit favorable à un tel système d'alerte.

Le 12 mars dernier, le Conseil des Etats a exigé du Conseil fédéral qu'il prenne le dossier en mains et élabore, si possible cette année encore, une convention de partenariat pour introduire une alerte enlèvement au niveau suisse. Le National doit encore se prononcer.

Au nom de la répartition des compétences entre cantons et Confédération, la ministre de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf avait refusé de prendre le dossier en mains. L'alerte enlèvement est revendiquée haut et fort par la famille de la jeune Fribourgeoise Lucie, tuée le 4 mars à Rieden (AG).