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Pilatus armés, la solution de Doris Leuthard

Le PC-9 incriminé dans l'affaire qui secoue la Berne fédérale.
Le PC-9 d'entraînement tchadien aurait servi d'appareil de combat
Les pays qui perçoivent une aide au développement de la part de la Suisse ne devraient plus pouvoir importer des Pilatus de type PC-9. C'est le voeu en tout cas de la conseillère fédérale Doris Leuthard.

Selon la cheffe du Département de l'économie, cette condition
permettrait d'éviter que l'avion d'entraînement ne soit utilisé en
tant qu'arme par les pays pauvres. L'Argovienne est en revanche
contre l'idée de considérer à nouveau les PC-9 comme du matériel de
guerre.

Une question d'emplois

Depuis 1996, ils tombent sous le coup de la loi sur les biens
utilisables à des fins civiles et militaires et leur exportation ne
peut être interdite que si les pays destinataires sont sous le coup
d'un embargo de l'Union Européenne ou de l'ONU.



Revenir sur ce statut pourrait inciter les ateliers Pilatus,
situés à Stans, à délocaliser à l'étranger, explique Doris Leuthard
dans une interview accordée mercredi à la "Neue Luzerner Zeitung".
En tant que ministre de l'économie, elle ne peut pas se permettre
que 400 à 500 emplois disparaissent en Suisse centrale, affirme-t
elle.

Le cas tchadien

Pour éviter qu'un PC-9, ne se retrouve une nouvelle fois
impliqué dans des actes de guerre, comme cela semble avoir été le
cas récemment au Tchad, Doris Leuthard propose donc que plus aucun
appareil de ce type, c'est-à-dire un avion d'entraînement qui peut
être muni de munitions, ne soit exporté dans les pays qui reçoivent
une aide au développement de la part de la Suisse.



La conseillère fédérale estime qu'un pays nécessitant une aide au
développement devrait avoir d'autres priorités que celle d'acheter
un avion d'entraînement. Cette mesure permettrait en outre de
continuer à ne pas considérer les PC-9 comme du matériel de guerre
et donc de maintenir des emplois en Suisse, selon elle.



ats/hoj

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Rapport attendu

Doris Leuthard ne sait pas encore si elle va faire une proposition en ce sens au Conseil fédéral.

Ce qui est certain, c'est que son Département présentera d'ici fin mars un rapport dans lequel l'armement de PC-9 au Tchad sera analysé en détail.

Selon des images rapportées par les médias au début de l'année, l'armée tchadienne aurait armé un PC-9 acheté en 2006 comme avion d'entraînement et pourrait l'avoir utilisé dans des combats.

Pour le Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA), cela montre le cynisme de la politique extérieure helvétique puisque l'aide au développement suisse s'active depuis des années dans la région.