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Genève: la mendicité à nouveau interdite

Trop de mendiants dans les villes ?
Le Parlement genevois a voté une loi pour interdire la mendicité
La mendicité sera de nouveau interdite dans le canton de Genève. Les députés du Grand Conseil ont adopté vendredi soir une loi qui réprime pénalement l'acte de tendre la main. Les mendiants seront amendables.

La nouvelle loi prévoit aussi que le montant des amendes pourra
être encaissé immédiatement.

Ce texte, issu des rangs UDC et libéraux, a été adopté par 52
voix contre 30 et 5 abstentions. Les Verts et les socialistes, qui
sont minoritaires, n'ont rien pu faire contre le vote en bloc de
l'Entente, l'UDC et du Mouvement citoyens genevois (MCG).



Il ne faut pas laisser les gens prostrés sur les trottoirs au nom
de la dignité humaine, a souligné Yves Nidegger (UDC). Les
autorités doivent donner un message clair: il ne faut pas pourrir
la vie des mendiants, mais simplement dire que la mendicité n'est
pas admise, a souligné Olivier Jornot (libéral).

Le plan de mesures en ligne de mire

En ligne de mire du député libéral: le plan de mesures annoncé
mi-novembre par le canton et la Ville de Genève. Ce plan a mis sur
pied des mesures policières, sanitaires et sociales pour faire
comprendre aux mendiants qu'un séjour dans le canton ne peut
constituer une solution durable.



La droite reconnaît que ce dispositif a déployé des effets,
notamment en forçant une vingtaine de Roms à rentrer chez eux. Mais
il ne peut constituer une solution à long terme pour endiguer ce
phénomène, selon Olivier Jornot. Il manque en effet un point
fondamental: rendre la mendicité interdite et punissable, selon le
libéral.



Le chef socialiste du Département des institutions (DI), Laurent
Moutinot, a été sévèrement pris à partie par la droite. «Le DI est
resté les bras croisés face à la mendicité», a lancé Yves Niddeger.
Le ministre a défendu son plan de mesures qui, selon lui,
fonctionne car les mendiants partent.



Au début de l'été, Laurent Moutinot a été à l'origine d'une vive
polémique en ordonnant à la police de ne plus amender les
mendiants, invoquant une absence de base légale.



La droite ne partage pas cette interprétation. Jean-Michel Gros
(libéral) a dénoncé une «bourde» du DI dans ce dossier. Suite à la
décision de Laurent Moutinot, le nombre de mendiants,
principalement des Roms, a augmenté à Genève, selon la
droite.



ats/ant

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La gauche: "pas un crime d'être pauvre"

Les socialistes et les Verts ont multiplié les interventions pour dire tout le mal qu'ils pensent de ce texte.

Mathilde Captyn (Les Verts) estime qu'on «ne peut répondre à l'exclusion par l'exclusion». «En réprimant la mendicité, on repousse le phénomène hors de notre vue», a-t-elle souligné.

«Ce n'est pas un crime d'être pauvre», a ajouté sa collègue Michèle Künzler.

La socialiste Véronique Pürro, par ailleurs responsable du service social de la Ville, a précisé que les statistiques ne montrent pas une recrudescence du nombre de mendiants Roms.

Au contraire, ils étaient 80 il y a deux ans à cette époque et seulement une vingtaine cette année. Cette loi n'endiguera pas les problèmes de pauvreté, prévient-elle.

La double casquette de Cramer contestée

Les députés de droite ne digèrent pas le double mandat du conseiller d'Etat et conseiller aux Etats genevois Vert Robert Cramer.

Ils ont demandé vendredi par le biais d'une motion que le gouvernement procède à un redécoupage des départements.

La droite a notamment critiqué le blocage en matière de logement pour demander cette refonte.

La gauche n'a pas soutenu la motion, estimant que le Parlement n'avait pas à interférer dans les affaires de l'exécutif.

Une partie des dossiers du magistrat écologiste (le CEVA, les relations canton-communes) a été transférée à ses collègues, a précisé le conseiller d'Etat Laurent Moutinot.