Publié

Les chants du climato-scepticisme résonnent de plus en plus sur Twitter

Les chants du climato-scepticisme raisonnent de plus en plus sur Twitter. [Alexander Shatov]
Les positions climatosceptiques montent en puissance depuis quelques mois sur Twitter / La Matinale / 2 min. / le 2 mai 2023
Les positions climato-sceptiques montent en puissance depuis quelques mois sur Twitter. Une tendance confirmée par une récente étude sur le climato-complotisme de l'Institut français OPSCI, qui analyse les phénomènes sociaux en ligne.

Les expressions comme "pass climat", "pass carbone" ou encore "grand reset" - "grande réinitialisation" en bon Français - ont fait une discrète apparition sur Twitter au début de l'année 2022. Et en une année, le nombre de messages de ce type a progressé de 90%, selon une étude de l'Institut Opsci.

Des anciens antivax et des complotistes se trouvent à l'origine de cette tendance. Jean-Yves Dormagen, professeur de sciences politiques à l'Université de Montpellier et co-auteur de l'étude, a expliqué mardi dans La Matinale de la RTS qu'il s'agit de communautés hétéroclites.

"Ils sont à la fois climato-sceptiques, au sens où ils remettent en cause l'origine humaine du réchauffement climatique, et ils sont climato-complotistes dans le sens où ils présentent la crise climatique comme une aubaine pour les décideurs. Les élites mondialisées se serviraient de cette crise climatique pour imposer un projet politique, celui d'une mise sous contrôle de la société, d'une restriction des libertés, d'un système de surveillance généralisé qu'ils qualifient de dictature climatique."

Un thème qui reste marginal

Pour la directrice de recherches et co-autrice du rapport Anastasia Stasenko, il est important de contextualiser cette croissance du nombre de récits climato-sceptiques et climato-complotistes en ligne.

>> Lire à ce sujet : Une analyse inédite décrypte les rapports de force sur Twitter dans le débat climatique

"Le débat Twitter français autour de l'écologie, c'est près de deux millions de publications par an. C'est beaucoup. Ça mobilise près de 600'000 participants. On est face à une conversation très intense, très active. Mais lorsque l'on compare ça avec des sujets comme le football ou des sujets plus 'pop', en réalité le climat ce n'est rien. La conversation climatique est vingt fois plus petite que celle sur le football."

Ces conversations online ont néanmoins un véritable impact sur l'opinion des gens. Trois Français sur dix adhèrent à un énoncé climato-complotiste sur la dictature climatique.

Miruna Coca-Cozma/asch

Publié