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Déplacements de la souris et fautes de frappe révèlent notre niveau de stress

Le niveau de stress se détecte bien grâce aux fautes de frappes sur un clavier. Image d'illustration. [Keystone - Anthony Anex]
La façon dont on utilise l'ordinateur détecte le stress au bureau, selon une étude de l'EPFZ / Le Journal horaire / 24 sec. / le 11 avril 2023
Une équipe de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a développé un outil permettant d'estimer le niveau de stress d'une personne sur la base de ses frappes sur le clavier d'ordinateur et des déplacements de la souris.

La méthode pourrait servir à détecter de manière précoce le stress durable au travail, a indiqué mardi l'EPFZ dans un communiqué. Elle est par ailleurs jugée meilleure que le rythme cardiaque pour prédire le niveau de stress.

L'équipe de la mathématicienne Mara Nägelin a testé son modèle sur 90 personnes auxquelles des tâches de bureau ont été confiées. Leur action sur le clavier et la souris ainsi que leur fréquence cardiaque étaient analysées.

Une partie des sujets pouvait travailler sans être dérangée, tandis qu'une autre devait faire face à un entretien d'embauche. La moitié de ce groupe était en outre sans cesse interrompue par des messages de type "chat".

Moins de doigté une fois stressé

Résultats: les participants stressés déplacent leur souris plus souvent, de manière moins précise et en faisant des mouvements plus longs, selon ces travaux publiés dans le Journal of Biomedical Informatics.

Les personnes détendues vont plus directement au but, par le chemin le plus court, tout en se laissant davantage de temps. Par ailleurs, les stressés font plus de fautes de frappe et leur style d'écriture suit une logique par à-coups, avec de nombreuses petites pauses.

Le lien entre le stress et le comportement avec un clavier et une souris peut être expliqué par la théorie dite du bruit neuromoteur. "L'augmentation des niveaux de stress a un impact négatif sur la capacité de notre cerveau à traiter l'information. Cela affecte également nos capacités motrices", a expliqué la psychologue et coauteure de l'étude Jasmine Kerr.

Étude en conditions réelles

Les scientifiques testent actuellement leur modèle de manière plus poussée sur des volontaires suisses suivis directement au travail via une application. Les résultats sont attendus d'ici la fin de l'année.

Travaillant sur des données sensibles, cet outil soulève des questions éthiques, note encore l'EPFZ. L'anonymat devrait notamment être garanti. "Nous voulons aider les travailleurs à identifier rapidement le stress, pas créer un outil de surveillance pour les entreprises", a assuré Jasmine Kerr.

Les scientifiques ont estimé qu'il était urgent de trouver des moyens fiables permettant de déceler un stress accru, soulignant qu'un employé sur trois en Suisse souffre de stress au travail.

agences/ami

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