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Caroline Goldman: "On ment aux parents sur le réalisme de la méthode de l'éducation positive"

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Caroline Goldman, psychologue pour enfant
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Caroline Goldman, psychologue pour enfant / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 11 min. / le 16 décembre 2022
Caroline Goldman, psychologue pour enfants et adolescents, dénonce dans La Matinale de vendredi les contrevérités médiatiques de l'éducation positive bienveillante. Cette méthode qui a séduit des millions de parents "ne prend pas en compte le besoin psychique de l'enfant".

L'éducation positive bienveillante, qui vise à encourager l'enfant plutôt qu'à le punir, telle qu'elle est enseignée en France, ne convainc pas du tout Caroline Goldman, psychologue pour enfants et adolescents, et auteur de "File dans ta chambre! Offrez des limites éducatives à vos enfants".

"Ce qui cloche dans cette méthode, c'est le déni de besoin psychique des enfants qui ne concerne ni l'amour ni les explications, qui concerne la rencontre avec les limites éducatives et l'apprentissage de la frustration. Dénier que cette réalité existe, c'est mettre les enfants dans la souffrance parce qu'un tiers de leurs besoins psychiques n'est pas entendu", a-t-elle déclaré dans La Matinale de vendredi.

"Une mauvaise traduction"

Les textes anglo-saxons sur le sujet sont d'une extrême justesse, notamment les textes du Conseil de l'Europe qui expliquent que "la parentalité positive, c'est aimer, être tendre, encourager, féliciter, expliquer le monde à l'enfant mais c'est aussi lui offrir des limites éducatives, et en l'occurrence des punitions non violentes lorsque l'explication ne suffit pas. Et tout parent sait que l'explication ne suffit pas", a encore relevé Caroline Goldman.

Mais dans la traduction française, "véhiculée par des spécialistes autoproclamés, dont aucun n'a de diplôme ni en psychologie ni en pédopsychiatrie", la dimension de punitions non violentes "a été gommée ainsi que la rencontre nécessaire avec la frustration".

Cette mauvaise traduction de la parentalité positive en France a donné lieu "à une nouvelle forme de psychopathologie, c'est d'une ironie désespérante. Au départ c'était censé faire du bien, mais je ne vois aucun bien à cette littérature".

"On ment aux parents sur le réalisme de la méthode. On ne peut pas déclarer que si une société est violente c'est parce que les parents ont puni les enfants dans la chambre", a conclu Caroline Goldman.

Propos recueillis par Frédéric Mamaïs/lan

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