![Le champ pétrolifère de Bibi Heybat, situé sur la côte de la mer Caspienne, en Azerbaïdjan. [AFP - Mladen Antonov]](https://img.rts.ch/articles/2024/image/wejc1-27471254.image?w=1280&h=720 "Le champ pétrolifère de Bibi Heybat, situé sur la côte de la mer Caspienne, en Azerbaïdjan. [AFP - Mladen Antonov]")
La prochaine COP29 en Azerbaïdjan sera dirigée par un vétéran du pétrole
Pour la deuxième année consécutive, un homme proche des énergies fossiles présidera la conférence de l'ONU sur le climat. L'Azerbaïdjan a nommé son ministre de l'Ecologie et des Ressources naturelles Mukhtar Babayev, ancien de la compagnie pétrolière Socar, comme président de la COP29 qui se tiendra en novembre à Bakou.
"Son Excellence Mukhtar Babayev a été nommé président désigné de la 29e session de la conférence des parties", a indiqué vendredi Rashad Allahverdiyev, un responsable du ministère, dans un e-mail. L'an dernier, les Emirats arabes unis, hôtes de la COP28, avaient choisi Sultan Al Jaber, patron de la compagnie nationale Adnoc, pour présider la conférence de l'ONU.
>> Relire : La COP28 sera présidée par le patron du géant pétrolier des Emirats arabes unis
La présidence sortante de la COP a d'ailleurs félicité Mukhtar Babayev, qui représentait son pays aux négociations de Dubaï. "Nous travaillerons avec les présidences de la COP29 et de la COP30 (au Brésil, ndlr), ainsi qu'avec l'ONU Climat, pour concrétiser le succès historique et transformateur de la COP28 et maintenir l'objectif de 1,5°C à portée de main", a-t-elle écrit dans un message sur le réseau social X.
Pétrolier national
Mukhtar Babayev a travaillé de 1994 à 2003 au département des relations économiques extérieures de Socar (State Oil Company of Azerbaijan Republic), la compagnie nationale pétrolière et gazière du pays, avant de changer pour le département du marketing et des opérations économiques.
De 2007 à 2010, il fut vice-président chargé de l'écologie de la compagnie pétrogazière. Il est ministre de l'Ecologie et des Ressources naturelles de l'Azerbaïdjan depuis 2019.
Capitale du pétrole
Les COP sont organisées chaque année dans une zone différente et les pays hôtes sont désignés par consensus par les pays de la zone. En 2023, les pays asiatiques avaient désigné les Emirats. Cette année, après des mois de blocage, c'est finalement l'Azerbaïdjan qui a été désigné par les pays d'Europe de l'Est, qui incluent la Russie.
Le paysage de la prochaine COP rappellera les Emirats. Bakou fut l'une des capitales mondiales du pétrole au début du 20e siècle, avec des intérêts russes, Shell, et les frères Nobel à l'époque, a noté le spécialiste de l'énergie à l'Institut de relations internationales et stratégiques Francis Perrin. Le pays a développé à partir des années 1990 de gros gisements pétroliers et gaziers en mer Caspienne, poursuit-il.
Aujourd'hui le gaz est devenu plus important que le pétrole pour l'Azerbaïdjan, membre de l'Opep+. Il est principalement exporté vers l'Europe. "Le pays reste aujourd'hui très dépendant des hydrocarbures, qui représentent un peu moins de 50% de son PIB, un peu plus de 50% de ses recettes budgétaires et un peu plus de 90% de ses recettes d'exportation", ajoute Francis Perrin.
ats/juma
Publié
"L'OPEP est dans une équation impossible"
L'année 2024 est celle de bouleversements importants dans le secteur pétrolier. L'Angola, par exemple, claque la porte de l'OPEP, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Alors que le Brésil, lui, intègre l'alliance élargie OPEP+, comme gros producteur pétrolier.
En quoi ces changements vont-ils affecter la géopolitique pétrolière? "Le prix du pétrole a baissé en 2023 et comme l’OPEP a beaucoup de mal à s’entendre, elle n’arrivera donc pas à faire remonter les prix. Le consommateur aura donc des prix de l’ordre de 70 dollars par baril, plutôt que les 100 dollars voulus par l’OPEP", a expliqué Thierry Bros, expert en énergies et professeur à SciencesPo Paris, vendredi dans Forum.
Il estime par ailleurs que l'OPEP est dans une "équation impossible". "Si l’OPEP restreint sa production de pétrole, alors les prix montent et cela laissera de la place pour la production américaine", a-t-il pointé.
>> Ecouter l'interview de Thierry Bros dans Forum :
