Publié

Lire le taux de reproduction du Covid-19 dans les eaux usées

La station de traitement des eaux d'Yverdon. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Lire le taux de reproduction du Covid-19 dans les eaux usées / La Matinale / 1 min. / le 16 décembre 2021
La présence du SARS-CoV-2 était déjà surveillée dans les eaux usées. Désormais, il est possible d'y voir son taux de reproduction, le fameux R, grâce au modèle mathématique développé par une équipe de recherche de l'EPFL. Un outil complémentaire pour mieux évaluer la dynamique de la pandémie.

Le R, le taux de reproduction du virus, indique le nombre de personnes infectées par une personne contaminée: c'est une valeur très utilisée pour décider des mesures sanitaires. Actuellement, il est évalué sur la base des données cliniques dénombrant les cas quotidiens déclarés, les hospitalisations et les décès.

L'équipe de Jana Huisman, post-doctorante à l'EPFZ, a créé un modèle qui permet désormais de le lire aussi dans les eaux usées: "Les eaux usées nous donnent une bonne image de la situation épidémique: combien de personnes sont infectées à un instant T dans un lieu. Et nous avons trouvé un moyen de traduire ces concentrations de virus pour calculer le taux de reproduction effectif du virus, comme on le fait sur la base des cas quotidiens déclarés", note-t-elle au micro de La Matinale.

Une mesure très fiable

Pourquoi alors chercher une réponse aussi dans les eaux usées? Parce que c'est plus stable que les données cliniques, à savoir les cas quotidiens: "La valeur, quand elle est basée sur des mesures cliniques, fait surgir beaucoup de questions: 'Avons-nous fait assez de tests?', 'Etait-ce au bon moment?'," explique Tamar Kohn, professeure au Laboratoire de chimie environnementale de l'EPFL. "Si on peut calculer cette valeur grâce aux eaux usées, on a moins de biais que dans les données cliniques".

Et cela permettrait de garder une veille sur le coronavirus, si un jour, par exemple, moins de tests sont effectués dans la population. L'équipe de recherche espère aussi pouvoir utiliser sa méthode pour suivre d'autres pathogènes, comme des virus saisonniers, d'autres coronavirus et peut-être même la grippe.

Alexandra Richard/sjaq

Publié