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La banquise d'été de l'Arctique au 2e plus bas niveau jamais observé

La banquise d'été de l'Arctique ne couvre plus que 3,74 millions de km2. [Aurimages via AFP - Philippe Roy]
La banquise d'été de l'Arctique au 2e plus bas niveau jamais observé / La Matinale / 1 min. / le 23 septembre 2020
La banquise d'été en Arctique a fondu en 2020 jusqu'à la deuxième superficie la plus petite jamais enregistrée, après 2012, selon des observations satellites du National Snow and Ice Data Center aux Etats-Unis. En cause: les gaz à effet de serre et le réchauffement climatique.

Les images enregistrées par satellites montrent qu'au 15 septembre, la banquise ne couvrait plus que 3,74 millions de kilomètres carrés.

La marque la plus basse remonte à 2012, quand la superficie de la banquise à cette époque de l'année avait reculé à 3,41 millions de km². Mais les circonstances étaient particulières, des cyclones s'étant prolongés dans la saison et ayant disloqué la glace.

La banquise est la glace qui se forme sur l'eau. Tous les ans, une partie fond l'été et se reforme l'hiver, de façon normale, mais avec le réchauffement climatique, elle fond de plus en plus l'été, et sa superficie hivernale se réduit aussi. Les satellites observent de façon très précise ces superficies depuis 1979, et la tendance à la réduction est nette.

Selon Célia Sapart, climatologue et experte climat chez CO2 Value Europe, interrogée dans La Matinale de mercredi, la banquise arctique a perdu 40% de son volume en quarante ans. Cette fonte affecte durement l'immense écosystème de la région.

"On a bien sûr l'image de cet ours polaire affamé sur son morceau de glace, mais ça ce n'est que le sommet de l'iceberg. Il y a tout un écosystème autour de ça. Il y a aussi toute une société en fait autour de la banquise: on a encore beaucoup de communautés autochtones qui vivent dans ces régions et qui dépendent de cette banquise"

Un ours polaire devenu symbole du réchauffement climatique
Un ours polaire devenu symbole du réchauffement climatique

La fonte de la banquise ne contribue pas directement à la hausse du niveau des océans, puisque la glace est déjà sur l'eau. Mais elle y contribue indirectement.

En effet, moins il y a de glace, moins les rayonnements solaires sont reflétés et plus ils sont absorbés par les océans, ce qui les réchauffe.

Impact sur le climat mondial

Ce phénomène a un impact sur le climat mondial, a encore précisé l'experte dans La Matinale: "La formation de la banquise joue un rôle clef sur les courants marins mondiaux. Ce sont les courants marins mondiaux et les courants atmosphériques qui définissent en partie notre climat. Par exemple, le Gulf Stream est responsable du climat qu'on a aujourd'hui en Europe de l'Ouest, mais le Gulf Stream ne serait pas le même si on n'avait pas une formation de banquise dans les hautes latitudes. Sans la banquise, l'océan Arctique, qui est bleu foncé, absorbe beaucoup plus de chaleur, et donc ça réchauffe l'Arctique et tous les continents alentour".

Même si Célia Sapart constate une prise de conscience des gouvernements et des populations, il faut, selon elle, accélérer le processus: diminuer drastiquement nos gaz à effet de serre et créer plus de puits de CO2.

A ce rythme, les scientifiques estiment que dans 15 ans, l’Arctique pourrait être totalement dépourvu de glace pendant l’été.

Pauline Rappaz/lan avec agences

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