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Téléphonie mobile: pas de danger pour le sommeil

Des personnes manipulent leur téléphone portable
Un usage important du natel n'est pas un facteur de risque pour la qualité du sommeil, selon l'étude.
Les rayonnements de téléphones mobiles ne perturbent pas le sommeil, selon une étude de grande envergure réalisée dans la région bâloise. D'autres, comme ceux des téléphones sans fil et des réseaux locaux sans fil (WiFi), n'ont pas non plus de répercussions négatives.

De nombreuses personnes craignent que les ondes qui émanent de ces appareils soient nocives pour la santé, même si aucun dégât de ce type n'a jusqu'à présent été prouvé scientifiquement.

La perturbation la plus fréquemment attribuée aux rayonnements électromagnétiques à haute fréquence est des problèmes de sommeil. Certaines études dans des laboratoires du sommeil ont effectivement laissé préjuger d'un tel lien: l'activité électrique du cerveau des personnes exposées avant de dormir à de forts rayonnements de téléphones mobiles se modifiait.

Dans une étude réalisée dans le cadre du programme national de recherche 57 du Fonds national suisse (FNS) et publiée dans le magazine spécialisé "Radiation Research", des chercheurs emmenés par Martin Röösli de l'Institut tropical et de santé publique de l'Université de Bâle ont vérifié ces indices. Ils ont analysé les données de 1375 habitants de la région bâloise qui avaient rempli un questionnaire sur la qualité de leur sommeil.

Pas d'influence

Les recherches ont montré qu'il n'y avait pas de lien entre l'exposition aux rayonnements et la qualité du sommeil. Une personne exposée aux rayonnements électromagnétiques à haute fréquence ne risquait pas d'avoir davantage de problèmes de sommeil durant la nuit, ni de ressentir une fatigue extrême pendant la journée.

Des sources de rayonnement isolées n'avaient pas non plus d'influence sur le sommeil. Un usage important du natel, une utilisation fréquente d'un téléphone sans fil ou un domicile près d'une antenne de téléphone mobile n'étaient pas des facteurs de risques pour la qualité du sommeil.

Mesures objectives

Les chercheurs ont été autorisés à demander à l'opérateur de 470 participants à l'étude quelle était la durée réelle de leurs appels. Ils ont constaté que les estimations ne correspondaient pas bien à la réalité: au lieu des 46,5 minutes hebdomadaires indiquées, ces personnes téléphonaient en fait seulement 28,8 minutes.

Mais même avec ces nouvelles données, il n'y avait pas de lien entre l'exposition aux rayonnements et le sommeil. Toutefois, l'étude ne dit pas définitivement si les rayonnements de téléphones mobiles causent des problèmes de sommeil, a admis Martin Röösli.

Mais grâce au modèle créé, il est désormais possible de mesurer de manière objective l'exposition aux rayonnements. Le chercheur n'a pas non plus exclu qu'une petite partie de la population soit électrosensible. Mais l'étude ne permettait guère de détecter un tel groupe, a-t-il précisé.

ats/cht

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Forte exposition en train

Pour cette étude, les scientifiques ont aussi demandé aux habitants de la région bâloise testés quels étaient les attributs et les comportements qui influençaient leur exposition à des rayonnements.

Ils voulaient par exemple savoir combien de temps ces personnes téléphonaient chaque jour avec un portable, si un téléphone sans fil était posé sur leur table de nuit ou si elles se rendaient au travail en train ou en voiture.

Les auteurs de l'étude ont ensuite calculé l'exposition quotidienne de ces personnes aux rayonnements, grâce à un modèle qu'ils ont développé eux-même.

"Quelqu'un qui voyage longtemps dans un train Intercity reçoit relativement beaucoup de rayons des téléphones mobiles des autres passagers", a dit Martin Röösli, de l'Institut tropical et de santé publique de l'Université de Bâle.