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Un système anticollisions pour les baleines

Les collisions avec les navires représentent une des premières causes de mortalité des grands mammifères marins. [Keystone]
Les collisions avec les navires représentent une des premières causes de mortalité des grands mammifères marins. - [Keystone]
Un système de repérage en temps réel des cétacés vient d'être mis au point en France. Ce dispositif permet aux navires de s'informer les uns les autres des positions des baleines et ainsi éviter les collisions. Elles représentent une des premières causes de mortalité des grands mammifères marins.

Une baleine volante a endomagé un bateau au large de la ville du Cap dimanche dernier. Le mammifère marin qui mesurait plus de 10 mètres a sauté sur le voilier d'un couple de Sud-Africains. Un accident spectaculaire qui aurait probablement pu être évité grâce à un nouveau système de détection de baleines mis au point en France.

Le système REPCET de repérage en temps réel des cétacés a été officiellement lancé mercredi en Méditerranée. "C'est un dispositif qui permet aux navires de s'informer les uns les autres des positions des baleines", explique Pascal Mayol, qui a travaillé à l'élaboration de ce système inédit.

L'idée est de doter les grands navires - de commerce ou militaires - d'ordinateurs. Dès qu'une baleine est repérée par un bateau, la position du cétacé est immédiatement envoyée par satellite vers un serveur. Une fois centralisées, les données sont renvoyées en temps réel aux bateaux. Sur l'écran, les marins peuvent consulter une carte où ils visualisent leur trajectoire et les "zones à risques".

Voila ce qu'il reste après le choc entre une baleine et le bateau "Intrepid". [Keystone - STRINGER]
Voila ce qu'il reste après le choc entre une baleine et le bateau "Intrepid". [Keystone - STRINGER]

Collisions mortelles

Quelque 3000 baleines et des centaines de cachalots vivent en Méditerranée. Dans certains secteurs, "on a recensé 70 cas de collisions qui ont entraîné la mort de l'animal, depuis les années 70", explique Pascal Mayol.

"Mais des travaux ont montré que le nombre est peut-être jusqu'à 30 fois supérieur" puisque certains cadavres disparaissent en mer et ne sont pas comptabilisés. Et ce, sans compter les multiples blessures infligées aux cétacés.

Besoin de plus de bateaux

Pour l'heure, REPCET a été testé sur quatre bateaux. Mais pour que le système soit vraiment efficace, il faudrait que des dizaines de bateaux en soient équipés, notamment dans le "sanctuaire Pelagos". Cet espace maritime de 87'500 km2 où les cétacés s'alimentent et se reproduisent fait l'objet d'un accord entre l'Italie, Monaco et la France pour la protection des mammifères marins.

afp/fru

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