À la naissance, l'être humain est entièrement dépendant de ses parents, ou plus précisément de ses pourvoyeurs de soins, également appelés ‘figures d'attachement'. En grandissant, nous gagnons en autonomie, mais en tant qu'êtres sociaux, la plupart d'entre nous avons besoin d'affection pour mener une vie épanouie.
La dépendance affective, initialement, n'est pas un symptôme, car il est normal d'avoir besoin d'affection. Cependant, chez certaines personnes, cette dépendance évolue en une souffrance.
Dans le podcast "Dingue", le témoignage de Mia (nom fictif) met en lumière ses relations amoureuses déséquilibrées et parfois violentes. De nature conciliante, elle recherche toujours la validation d'autrui.
La théorie de l'attachement offre une perspective intéressante pour comprendre ce profil dépendant. Cette théorie éclaire sur la façon dont les liens étroits tissés entre un enfant et ses figures d'attachement favorisent (ou non) le développement d'un attachement sécurisé avec autrui.
Adrien Zerbini
Parents surprotecteurs et dépendance affective
Martin Debanné, psychologue et professeur à l'Université de Genève ainsi qu'au University College de Londres, souligne que certaines caractéristiques du comportement parental peuvent induire une dépendance affective, notamment la surprotection.
Il explique: "Un parent qui adopte une attitude surprotectrice transmet à son enfant un message implicite: ‘Tu n'es pas capable de te protéger seul, je ne te fais pas confiance, ou je ne fais pas confiance au monde pour assurer ta sécurité'. L'enfant peine alors à interpréter le comportement de son parent et en vient à penser: ‘C'est moi le problème'".
Ainsi l'enfant ne va pas s'accorder la confiance nécessaire à l'établissement d'une relation affective équilibrée.