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Nouvel animal de compagnie en Suisse, l'escargot géant n'est pas si inoffensif

Popularisé par les réseaux sociaux, l’escargot terrestre géant (Lissachatina fulica) n'est pourtant pas sans risque pour la santé, selon une étude de l'Université de Lausanne (UNIL). [Keystone/AP - Scott Burton]
L'escargot géant, nouvel animal de compagnie en Suisse, n'est pas si inoffensif / La Matinale / 1 min. / le 20 octobre 2023
Sous ses airs de "sympathique" gastéropode, l’escargot terrestre géant peut transmettre des maladies, avertissent des chercheurs de l'UNIL. Certains propriétaires se collent toutefois l'animal sur la peau, invoquant les vertus bénéfiques de sa bave.

Vendu comme un animal de compagnie "mignon" et popularisé par les réseaux sociaux, l'escargot terrestre géant (Lissachatina fulica) n'est pourtant pas sans risque pour la santé, selon une étude de l'Université de Lausanne (UNIL) publiée cette semaine dans la revue Parasites & Vectors.

"Les réseaux sociaux regorgent de photos de gens qui mettent l'animal en contact avec leur peau, voire leur bouche. La bave de ce mollusque est censée être bénéfique pour l'épiderme, alors qu'elle est précisément un vecteur de maladies comme le ver rond pulmonaire du rat qui peut provoquer une forme de méningite chez les humains", met en garde Cleo Bertelsmeier, professeure associée au Département d'écologie et évolution de l'UNIL.

La consommation de ces invertébrés est en outre fortement déconseillée, ajoute la directrice de l'étude.

Considéré comme une espèce invasive particulièrement problématique, l'escargot terrestre géant, originaire d'Afrique de l'Est, est vorace et se reproduit très rapidement. Il constitue une menace pour les espaces agricoles et pour la biodiversité.

Star des réseaux sociaux

Le groupe de recherche lausannois a réalisé la première étude à l'échelle mondiale pour mesurer simultanément les risques d'invasion et de transmission de maladies associés au commerce de cette espèce. Et avec les réseaux sociaux, les biologistes ont trouvé une base de données fantastique pour établir une cartographie mondiale des zones où l'animal se trouve en captivité et pour évaluer les comportements à risque.

"On se rend vite compte que les propriétaires d'escargots géants de compagnie (principalement européens) sont nombreux", commente Jérôme Gippet, postdoctorant au sein de l'équipe de Cleo Bertelsmeier.

Beaucoup n’ont pas l’air d’avoir conscience des risques sanitaires auxquels ils s’exposent, ou exposent leurs enfants, lorsqu’ils manipulent ces escargots.

Jérôme Gippet, postdoctorant, Département d’écologie et évolution de l'UNIL

ll est urgent de sensibiliser le public aux risques sanitaires associés à l'escargot terrestre géant, tant dans les pays tropicaux qu'en Europe. Son commerce et sa possession doivent être réglementés au niveau international, concluent les chercheurs.

doe avec ats

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