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Les dérives des boutons "like"

Un bouton Like. [Unsplash - Jackson Sophat]
Pixels - Les dérives des boutons "like" / Le Journal de 8h / 4 min. / le 1 octobre 2022
TikTok permet désormais de dire que l’on n’aime pas certains commentaires sous des vidéos. Mais à l'exemple de YouTube et Instagram, ces boutons "je n’aime pas" et "j’aime" posent d’énormes problèmes.

Depuis des années, les boutons "likes" (ou "j’aime") sont partout, sur Facebook, sur YouTube, Twitter ou TikTok. Et il y a du nouveau sur ces réseaux. Si vous n’appréciez pas un contenu, vous pouvez de plus en plus cliquer sur un bouton "je n’aime pas". TikTok vient d’annoncer le lancement de ce bouton.

Cela concerne les commentaires sous les vidéos. On trouve souvent des commentaires désobligeants, insultants ou même du spam en quantité industrielle. Lorsque l’internaute verra un commentaire déplaisant sur TikTok, un clic suffira pour le signaler. En théorie, TikTok fait un pas dans la bonne direction, car sur les réseaux sociaux, le déferlement de contenu nauséabond est un fléau majeur. Mais c’est le travail de TikTok, et pas des internautes, de faire le ménage sur son réseau. TikTok a des algorithmes ultra perfectionnés et pourrait les utiliser pour nettoyer efficacement les commentaires.

L'exemple YouTube

De son côté, YouTube a été l’un des premiers à proposer le bouton "je n’aime pas". Mais les choses ont très mal tourné sur cette plateforme vidéo. YouTube a vu des créateurs de petites chaînes vidéo être victimes d’acharnement. Des groupes d’internautes harcelaient ces créateurs en cliquant massivement sur "je n’aime pas". YouTube a ensuite décidé de désactiver ces compteurs.

Il est toujours possible de dire que l’on n’aime pas une vidéo. Mais des chercheurs ont récemment remarqué que si l’on n’aime pas une vidéo, cela ne change quasiment rien: neuf fois sur dix, l’internaute revoit des vidéos très proches de celles qu’il n’a pas aimées... YouTube propose donc un bouton qui ne sert presque à rien.

Facebook, lui, résiste. Il n’y a toujours pas de bouton "Je n’aime pas" sur ce réseau social. Mais l’on peut réagir avec des émoticônes pour montrer sa colère ou sa tristesse, par exemple. Et sur Instagram, il n’y a pas non plus de bouton "je n’aime pas". Mais même les "likes" posent d’immenses problèmes. Sur Instagram, cette petite action fait des ravages, les adolescents comparant sans cesse leur nombre de likes. Instagram a dû modifier ses pratiques, en permettant de masquer le nombre de petits cœurs sur ses publications et sur celles des autres.

Anouch Seydtaghia

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