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Etudier les effets du manque de repères de temps en s'isolant dans une grotte

Quatorze participants vont s'isoler 40 jours dans une grotte pour étudier les effets du manque de repères de temps. [DR - Pixabay]
Étudier les effets du manque de repères de temps en s'isolant dans une grotte / La Matinale / 1 min. / le 8 mars 2021
Sept femmes et sept hommes vont bientôt s'enfermer 40 jours dans une grotte de l'Ariège, en France. Sans lumière du jour, ni notion du temps, ce confinement à l'extrême étudiera les mécanismes du cerveau. Les volontaires devront vivre, mais aussi dormir en communauté.

Équipés de capteurs, les 14 personnes vont dans un premier temps créer leurs lieux de vies. Ces espaces auront la même importance que les endroits dédiés au repos. Le Franco-suisse Christian Clot, responsable de cette expédition scientifique, expliquait dans CQFD l'importance de pouvoir s'isoler du reste du groupe.

"On a chacun une tente, dans cette tente on a un petit lit, un petit espace à soi et surtout c'est un espace complètement silencieux et sans aucune lumière. Ce qui veut dire qu'on peut faire du bruit dans le milieu de vie et avoir sa tranquillité dans le lieu de sommeil. C'est très important pour que chacun reste à son propre rythme."

Horloge naturelle décalée

Cette expédition au delà du temps va brouiller les repères classiques comme l'heure supposée du coucher. La vie en communauté risque de chambouler les phases de repos, comme l'explique Raphaël Heinzer, médecin chef au Centre d'investigation et de recherche sur le sommeil au CHUV de Lausanne.

"Quand une personne seule s'isole du temps, c'est son horloge naturelle qui reprend le dessus. Elle ne peut pas être remise à l'heure par les repères temporels, donc effectivement les gens décalent petit à petit leur phase de sommeil. Ils ne dorment pas forcément davantage, mais de manière décalée, puisque leur horloge gagne ou perd une demi-heure par vingt-quatre heures."

Mieux vivre les confinements

Selon Christian Clot, ces décalages temporels seront intéressant à observer: "Les expériences précédentes ont montré des désynchronisations assez fortes. Soit on part sur un rythme de vingt-quatre ou vingt-cinq heures, soit sur des rythmes de quarantes-huit heures. Ça montre qu'on ne sait pas du tout le rythme qu'on aura, et que peut-être au bout de 40 jours on aura l'impression nous que ça fait seulement 20 ou 30 jours, ou au contraire 60 jours."

Les relevés scientifiques devraient donner des clefs pour mieux vivre des situations comme le confinement par exemple. L'expédition Deep time ("temps profond") débutera ce dimanche 14 mars à 20h.

Natacha Van Cutsem/asch

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