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L'automatisation des voitures privées générera plus de trafic, selon l'EPFZ

Jusqu'ici, les études montraient que les offres de transports automatisés permettraient de réduire drastiquement le nombre de véhicules dans les villes. [Keystone - Martial Trezzini]
Les voitures autonomes privées généreront plus de trafic selon l'EPFZ / Le Journal horaire / 32 sec. / le 7 juin 2019
Les voitures autonomes privées ne feront que générer davantage de trafic, selon une étude de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) publiée vendredi. Ses conclusions inédites contredisent les pronostics.

Jusqu'ici, des études internationales basées sur des simulations partaient du principe que les offres de transports en partie automatisés, notamment des flottes de taxis sans conducteur, permettraient de faire diminuer le nombre de véhicules en ville jusqu'à 90%.

Les conclusions de la nouvelle étude de l'Institut de planification du trafic et des systèmes de transport de l'EPFZ suggèrent l'inverse."La combinaison d'une grande souplesse et de la possibilité d'utiliser utilement le temps passé dans le véhicule rend cette forme de mobilité très attrayante", selon le professeur Kay Axhausen, auteur de cette recherche. Selon lui, un recul du trafic individuel motorisé ne serait possible que si les véhicules autonomes étaient réservés aux transports publics et aux taxis, et non aux voitures privées.

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Offre trop attrayante

L'étude atteint un degré de détail inédit dans l'analyse de cette problématique. Les chercheurs zurichois ont simulé l'évolution du trafic en ville de Zurich sur vingt ans avec l'introduction de taxis automatisés et de voitures autonomes privées. Ils ont aussi interrogé 359 personnes dans le canton sur leur comportement potentiel en terme de mobilité, puis extrapolé les résultats à une population de 150'000 habitants. "Les précédentes études supposaient des conditions idéales", souligne Kay Axhausen.

L'attractivité de ce type de voitures privées est encore accrue si tous les membres de la famille peuvent utiliser le véhicule de manière indépendante, par exemple les enfants. Pire, même des utilisateurs des transports publics pourraient être tentés de céder à la tentation du trafic individuel automatisé.

Mesures de régulation

Les chercheurs suggèrent l'introduction de mesures d'accompagnement. Si les véhicules autonomes étaient réservés aux transports publics et aux taxis, l'effet positif serait considérable: dans leur simulation, le trafic individuel motorisé a diminué d'un tiers pour atteindre 29% du trafic total. La part des transports publics avec des trains, bus et taxis autonomes a grimpé à plus de 60%.

Les scientifiques sont partis du principe que le prix d'un trajet en bus autonome devrait baisser de moitié par rapport à un bus avec chauffeur.

ats/ani

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