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"Compter sur l'inventivité humaine? C'est un espoir, pas une solution!"

Pablo Servigne lors d'une conférence organisée par l'association "Pain pour le prochain" [Pain pour le prochain]
Notre société court-elle à sa perte? Interview de Pablo Servigne. Image: Pain pour le prochain. / Forum / 9 min. / le 19 mars 2019
L'ingénieur agronome français Pablo Servigne a expliqué mardi au micro de Forum les facteurs qui laissent penser que notre civilisation industrielle court à sa perte. Il n'a plus foi en la "techno-science" pour sortir de la crise climatique.

Nom: Pablo Servigne. Profession: Collapsologue. Intuition: Envisage l'effondrement à brève échéance de notre civilisation. Fondateur de la collapsologie, qu'il définit comme une étude transdisciplinaire de l'effondrement de la civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder, il a co-signé avec Raphaël Stevens en 2015 un livre fondateur: "Comment tout peut s'effondrer".

"On a tellement confiance en notre société! Croissance infinie, évolution technologique... Mais c'est un piège!", avance Pablo Servigne, pour qui l'être humain a été coupé de la terre par la modernité. "On fonctionne hors-sol. On se coupe l'herbe sous le pied".

Réserves pour 20 jours

"Notre monde est à la fois efficace et peu résilient, vulnérable" prévient le collapsologue, pour qui il existe un risque systémique global d'effondrement de notre société, en raison de son interconnexion croissante. Il préconise des mesures simples, comme la constitution d'une réserve de nourriture pour 20 jours. "Une précaution qui peut paraître un peu dérisoire, mais qui empêchera un chaos s'il y a un black-out de plus de cinq jours".

>> Regarder le reportage de Nicolas Rossier sur le survivalisme, suivi d'une discussion avec Pablo Servigne

Pablo Servigne (à droite), collapsologue et auteur de "Comment tout peut s'effondrer". [RTS]
Survivalisme: une réponse aux catastrophes annoncées ? / Faut pas croire / 31 min. / le 3 mars 2018


Compter sur l'inventivité de l'espèce humaine pour sortir de la crise? "C'est un espoir que vous proposez, pas une solution!", s'exclame l'ingénieur agronome de formation, qui déclare avoir perdu foi en la techno-science. "Mais on peut innover en agro-écologie, en permaculture. Il est trop tard sur beaucoup de points, mais il reste des choses à faire".

Il salue la grève mondiale des jeunes de vendredi dernier, "la plus grande grève internationale depuis des décennies. Une claque à tous les syndicats du monde!"

Propos recueillis par Thibaut Schaller
Adaptation web: Vincent Cherpillod

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