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La presse cherche la vérité dans l'affaire du petit Luca

Luca Mongelli a aujourd'hui 16 ans. [Sébastien Feval / AFP]
Luca Mongelli a aujourd'hui 16 ans. - [Sébastien Feval / AFP]
Les médias romands reviennent mercredi sur les derniers résultats d'enquête dans l'affaire Luca, s'interrogeant sur les choix de la justice valaisanne. A Genève, les ressortissants nord-africains semblent bouder le "projet Maghreb", qui leur propose 4000 francs en échange d'un retour volontaire dans leur pays, selon Le Matin. De Genève à Paris, les frasques de Gérard Depardieu continuent à inspirer de nombreux commentateurs.

La vérité sur l'affaire du petit Luca

Les experts italiens ont détaillé les résultats de leur enquête sur l'agression de Luca Mongelli. Des résultats, relèvent la presse, qui vont à l'opposé de la justice valaisanne qui se serait fourvoyée, note La Liberté. Luca aurait été victime d'une agression humaine. Le Nouvelliste cite l'enquêteur scientifique qui estime que l'autorité suisse a fait un énorme travail, mais déplore que la vérité n'a pas été découverte. Il demande que de nouvelles analyses ADN soient diligentées. Quant aux deux psychologues transalpins, ils sont certains que Luca et son frère Marco disent la vérité lorsqu'ils affirment que Luca a été agressé. Ce que note l'ensemble des journaux, c'est le silence affiché par le Ministère public valaisan. Seul commentaire publié, celui de Rémy Chételat dans Le Quotidien Jurassien. L'éditorialiste se rappelle que jadis lorsque l'auteur de crimes sordides restait inconnu, on finissait par attribuer le crime à une quelconque bête errante, ou au diable. Un temps révolu, considère l'auteur qui appelle à dissiper le sentiment de malaise entourant cette affaire. Si une nouvelle enquête ne rendra ni la vue, ni la mobilité à Luca, la justice répondra à un besoin de vérité.

On l'appelait "projet Maghreb"

Le renvoi des délinquants nord-africains de Genève est au point mort, selon Le Matin, qui semble confirmer les rumeurs qui couraient depuis plusieurs semaines sur le démantèlement du dispositif "Maghreb". Lancé en 2011, il prévoit 30 retours volontaires par an. Or, "on est visiblement loin du compte", note le quotidien, qui explique que personne ne peut dire avec précision combien de ressortissants originaires d'Afrique du Nord, délinquants multirécidivistes, sont retournés dans leur pays avec une prime de 4000 francs. Les plus optimistes évoquent le chiffre de 25. Les plus sceptiques hésitent entre 5 et 10. "La montagne a accouché d'une souris", juge le président du MCG, Roger Golay. Quant à l'Office fédéral des migrations, il n'a pas souhaité faire de commentaires, estimant qu'il s'agit d'une affaire cantonale.

Gentil Gégé ou affreux jojo?

L'acteur français Gérard Depardieu inspire les plumes les plus diverses. Il faut dire que le garçon ne ménage pas sa peine pour fournir du matériel aux gazettes et autres analystes du comportement, sans oublier le commun des mortels. Le correspondant à Paris de la Tribune de Genève et 24 Heures a pris le pouls d'une inspirée, la coiffeuse de la rue Madame à qui l'acteur a donné un sacré coup de main lorsque son salon a brûlé. Le même personnage côtoie en parallèle des dictateurs en mal de propagande, et les politologues y vont de leur commentaires. Gil Delannoi explique qu'il faut tenir compte de la persistance d'un esprit monarchique au sein de la République. Or, à tout monarque, il faut un bouffon. Gérard Depardieu joue pleinement le rôle. Ami de l'acteur, Jacques Atalli, économiste, écrivain, ancien conseiller de Mitterrand, toujours prêt à commenter l'évènement, explique dans un article publié dans l’hebdomadaire français L'Express, repris ce matin dans le Temps, que Gérard Depardieu est d'abord le "miroir des Français", un peuple mal à l'aise avec eux-mêmes.

Le pouvoir de la pharma

Un personnage virtuel est en train de s'installer dans notre paysage. Crée par l'hebdo Vigousse, le huitième conseiller fédéral, binoclard, vit retranché dans un bunker depuis lequel il donne des ordres aux sept autres. Dans le Matin, le personnage s'offre aux lecteurs sous les traits de la pharma. Cette image est née sous la plume de Lise Bailat après le gel de la baisse des prix de certains médicaments par le Tribunal fédéral. "Mon repos gonfle les muscles d'une industrie déjà nourrie aux amphétamines", constate-t-elle. Il aura fallu que l'industrie pharmaceutique crie au scandale à l'annonce d'une baisse des médicaments pour qu'elle soit entendue, résume la journaliste qui conclut qu'entre les intérêts de la pharma, ceux des assureurs, des médecins et des établissements cantonaux, le citoyen n'a décidément pas assez de place. 

Maurice Doucas et Jean-François Moulin avec jgal

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