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Allemagne-Grèce, un match qui va au-delà du sport

Selon les prévisions de la loutre "Ferret", la victoire sera allemande. [HENDRIK SCHMIDT]
Selon les prévisions de la loutre "Ferret", la victoire sera allemande. - [HENDRIK SCHMIDT]
Le quart de finale opposant l'Allemagne à la Grèce fait couler beaucoup d'encre dans les quotidiens romands vendredi. Deux journaux interrogent le conseiller fédéral Didier Burkhalter à propos d’une éventuelle conférence sur la Syrie organisée à Genève. Outre-Sarine, l’UDC menace de lancer une initiative si le Parlement refuse le durcissement de l’asile et Ueli Maurer met le feu aux poudres en prenant position contre l’adhésion de la Suisse à l’Europe.

Allemagne-Grèce: débiteur contre créancier

Ce soir, le quart de finale de l'Eurofoot mettra face-à-face l'Allemagne et la Grèce, un match qui dépasse le seul enjeu sportif. "Ce sera le choc des extrêmes, écrit La liberté: débiteur contre créancier, cigale contre fourmi, austérité contre prospérité". "La Grèce veut régler ses comptes à l'Allemagne", retrouver une dignité, en cas de victoire, sur son "tuteur". Le dessinateur Alex nous plonge dans le rond central, au début du match, et l'arbitre demande: "quelqu'un a une pièce?". Le capitaine grec fait ses poches, ne trouve pas le moindre petit sou et celui de l'Allemagne n'a pas de pièce non plus, mais un paquet de billets en Euros. Ce derby de la dette, comme l'appelle encore La Liberté, intéresse beaucoup les quotidiens. Dans Le Matin, l'ancien conseiller national Josef Zisyadis reconnaît qu'une victoire de la Grèce, ce David contre le Goliath allemand, "ne mettrait pas fin à la période d'austérité, mais constituerait une jolie revanche d'un point de vue symbolique et moral". Le peuple grec, ajoute le popiste vaudois, verrait ainsi qu'il existe toujours sur la carte en tant qu'Etat indépendant". Quant à celles et ceux qui nient l'importance symbolique d'un simple match de foot, Josef Zisyadis leur rappelle qu'il ne faut pas se voiler la face: "de tout temps le pouvoir en place a usé du sport pour asseoir sa légitimité, sa force."

Conférence sur la Syrie en Suisse: Burkhalter reste prudent

Grande interview du ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter, dans la Tribune de Genève et 24 heures. La Suisse propose ses bons offices, et une conférence internationale pourrait se tenir à Genève le 30 juin prochain sur la crise syrienne. Didier Burkhalter reste prudent et modeste, comme souvent. La tenue de la conférence n'est pas certaine à 100%, dit-il. Le Neuchâtelois observe encore que "par son caractère universel, Genève est comparable à New York. Unique au monde". Reste que le titre de l'édito d'Andrès Allemand, toujours dans la Tribune de Genève, est très lucide . "Un espoir si ténu à Genève". Ce qui se murmure, en marge de cette éventuelle conférence, c'est que Barak Obama et David Cameron seraient prêt à offrir l'immunité totale au président syrien et à sa famille s'il acceptait de négocier une transition politique. Une transition, c'est-à-dire son départ.

L'UDC sur le ton de la menace

Le Tages-Anzeiger rapporte ce matin les propos menaçants des ténors de l'UDC sur le dossier de l'asile. Christophe Blocher, par exemple, l'a fait via sa télévision Teleblocher. Le Conseil des Etats ne devrait pas affaiblir le projet du National, a-t-il averti. Aujourd'hui, c'est le président du parti, Toni Brunner, qui confirme. "Si le parlement n'a pas la force de mettre en place un durcissement efficace du droit d'asile, nous devons réfléchir à un alternative". Et l'initiative populaire fait partie de la panoplie, explique Toni Brunner. En premier lieu, l'initiative demanderait la création de camps d'internement fermés. Deuxièmement, que les voix de recours ne passent plus devant des tribunaux, mais devant l'administration. Enfin, si le Conseil des Etats revient sur la décision du National de retirer l'aide sociale pour le demandeurs d'asile, l'initiative sera lancée.

La dernière provocation d'Ueli Maurer crée la polémique

Une polémique trouve écho dans les colonnes de la Neue Luzerner Zeitung. Ce qui met le feu aux poudres, c'est une interview donnée par le ministre de la Défense dans l'hebdomadaire allemand Die Zeit paru hier: "celui qui a l'eau chaude à tous les étages ne peut pas aujourd'hui vouloir entrer dans l'Union européenne". Il ajoute que l'Europe a atteint son point d'inflexion et que cette union d'Etats a beaucoup perdu en crédibilité. Ces propos sont-ils dignes d'un conseiller fédéral, se demande le journal de Suisse centrale. Les rares politiciens suisses qui prônent encore l'adhésion à l'UE apprécient peu. Le Parti socialiste réagit: "le sujet est trop sérieux pour en parler de manière aussi désinvolte", dit Andi Tschümperlin. La PLR Christa Markwalder, présidente du NOMES constate qu'Ueli Maurer n'a pas le style d'un conseiller fédéral. Même un ministre de la défense devrait avoir un certain niveau de langage, estime la Bernoise.

Débat autour du RER à Neuchâtel

Le combat pour le RER à Neuchâtel est loin d'être gagné, notamment en raison des critiques du Parti libéral-radical, parti majoritaire au Conseil d'Etat, sur cet immense projet. L'Express et l'Impartial y consacrent quatre pages, et "quatre regards sur les critiques anti-RER". Il y a les promesses, que rappelle le conseiller d'Etat Claude Nicati: "l'occasion de toucher 352 millions de francs de la Confédération et des CFF est unique". Le directeur du projet Transrun précise que l'on passera de "4000 voyageurs par jour à 5800 par heure". Des arguments chocs, mais le rédacteur de l'Express Nicolas Willemin  parle des "dangereuses manoeuvres", des guéguerres politiciennes qui fragilisent le projet.

hend avec Roger Guignard et Stéphane Deleury, RTS

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