Démanteler la Suisse, la dernière provocation du colonel Kadhafi
L'affaire Kadhafi prend décidément des proportions démesurées avec la dernière proposition en date de Mouammar Kadhafi, reprise en choeur par la presse helvétique, celle de démanteler la Suisse et d'en distribuer les morceaux à ses pays voisins. Face à la Libye, le Conseil fédéral, pendu aux décisions du Guide suprême, se fait épingler pour sa passivité. Mais bonne nouvelle du côté de Genève: le candidat Lüscher est l'homme de la situation, le "champion" qui amènera du sang neuf au Palais fédéral.
Rayer la Suisse de la carte
Le colonel Kadhafi a annoncé mercredi vouloir rayer la Suisse de
la carte tout en rattachant les régions linguistiques aux pays
voisins. Le Guide libyen veut même soumettre cette requête devant
l'Assemblée générale des Nations unies le 15 septembre prochain,
rapporte 24 heures . Au-delà de la Suisse, comment Mouammar
Kadhafi voit-il le monde? Le Tages-Anzeiger et le Bund se sont plongés dans les
écrits et les discours du colonel. Ils ont regroupé les citations
par thèmes et les livrent sans commentaire. Le Proche-Orient? Les
Israéliens sont des idiots et les Palestiniens aussi. L'école
obligatoire? Une dictature qui débouche sur un abrutissement
collectif. La ville et la campagne? L'homme du désert oppose le
calme et la propreté du village à ces cités que le colonel voit
comme des cauchemars tentaculaires.
Les bagages sont libres...
Côté suisse, c'est la prestation de Hans-Rudolf Merz et
Micheline Calmy-Rey mercredi à Berne qui fait grincer la presse.
"Un p'tit tour et puis s'en vont", résume Christiane Imsand dans
commentaire commun à La Liberté et au Nouvelliste . Le dessin de Chappatte évoque à sa manière cette
même conférence de presse. Dans la bouche du président de la
Confédération, ces quelques mots: "Du côté des succès, les bagages
des otages sont libres." Toujours dans Le Temps , Jean-Jacques Roth déplore que la Suisse
soit suspendue au bon vouloir de Tripoli. Une Suisse qui attend un
geste de mansuétude de l'imprévisible dictateur, ajoute Serge Gumy
dans 24 heures . Alors que pendant ce
temps en Libye, le business continue, s'étonne Le Matin . Toutes les entreprises n'ont pas cessé
leur commerce avec Tripoli, y compris ABB. Les gros continuent à
engranger, les petits restent dans la gonfle.
... les otages ont perdu leurs places
Quant aux deux otages suisses, on apprend ce matin que leurs
places d'avion auraient été réservées lundi dernier pour Zurich,
via un vol pour Vienne avec une compagnie autrichienne. Selon le
Tages-Anzeiger , la réservation a
été suspendue deux heures avant le décollage. Les journaux y voient
un lien possible avec une information diffusée par la RSR, à savoir
la réclamation d'une somme d'argent par les autorités
libyennes.
Lüscher, sauveur de la Nation?
La Tribune de Genève a trouvé son
champion. C'est le candidat Lüscher. L'homme qui avoue aimer son
rôle d'outsider est l'objet d'un commentaire enthousiaste signé
Pierre Ruetschi. L'homme a incontestablement pris de l'étoffe en
deux mois, écrit-il. Le Conseil fédéral a besoin d'une thérapie de
choc et Christian Lüscher peut contribuer au renouveau
gouvernemental, s'enflamme notre confrère. Eliminé de la course, le
Vaudois Pascal Broulis demeure un sujet d'attraction dans Le Temps qui s'est intéressé aux raisons de son
échec. Echec? Non, désastre, tant il est vrai que le radical
vaudois est apparu face aux observateurs et examinateurs manquant
de souffle national, laissant apparaître la faiblesse d'une vision
pour la Suisse. Pascal Broulis, un candidat trop vaudois.
La guerre des terres
Derrière le monopoly planétaire raconté par L'Hebdo à travers un passionnant
dossier, se cache une tendance chez certains Etats qui veulent
écarter le spectre de la pénurie alimentaire: acheter et cultiver
des millions d'hectares de terres à l'étranger, imités par des
fonds privés qui misent sur le foncier pour s'abriter de la crise
financière. C'est ainsi qu'en novembre 2008, le Financial Times
révélait cette incroyable nouvelle. Daewoo-Logistic, filiale du
constructeur automobile coréen, convoitait 1,3 million d'hectares
de terres à Madagascar, le tiers de toutes les terres cultivées de
ce pays très pauvre. "Nous voulons y planter du maïs pour assurer
notre sécurité". Si les Malgaches se sont révoltés, en Ethiopie,
les investissements indiens et saoudiens portent leurs fruits.
Portraits de ces accapareurs de terres.
sbo, avec Jean-François Moulin et Simon Corthay, RSR
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