Publié

Nouvel An apporte son lot de réflexions

Les jeux olympiques de Londres sont l'un des événements les plus attendus de 2012. [Alastair Grant]
Les jeux olympiques de Londres sont l'un des événements les plus attendus de 2012. - [Alastair Grant]
La presse suisse profite du changement d'année pour évoquer les grands événements de 2012 ou revenir sur ceux de 2011, notamment avec le début de la nouvelle législature du Conseil fédéral. La crise économique actuelle ou la prédiction maya de fin du monde pour le 21 décembre prochain ne sont pas oubliées.

Quoi de neuf pour 2012?

Comme le veut le rituel de début janvier, les journaux romands évoquent les grands événements de l'année à venir. Le Temps sacrifie à la tradition et rappelle les incontournables: les jeux olympiques de Londres dans la panade financière, le triple danger de bulle économique, le tricentenaire de Jean-Jacques Rousseau, dit le "mal aimé", ou le canton de Vaud à l'heure du basculement à gauche... De la gauche, il en est justement question avec le président du Parti socialiste Christian Levrat, qui entend s'impliquer dans la question migratoire. Une déclaration qui suscite la prudence dans les sections genevoises et vaudoises. Au fond, estime l'éditorialiste de la Tribune de Genève et de 24 heures, le deuxième parti de suisse entend ainsi endosser son rôle de parti gouvernemental. Et le fait que le PS s'attelle à la question brûlante de l'immigration serait donc réjouissante.

Nouveau portrait de famille du Conseil fédéral

24 heures se livre à un décryptage de la nouvelle image officielle du Conseil fédéral. Le gouvernement pose sur un vaste parquet devant un tableau représentant un sous-bois verdoyant. Ce tableau du suisse Franz Gertsch a été choisi par Eveline Widmer-Schlumpf car, explique la présidente, "le printemps est la saison du renouveau". Les ministres sont passés en revue. Johann Schneider-Amman, figé comme une statue de bois, rayonne de bonheur d'avoir été réélu. Didier Burkhalter arbore pour la première fois une mèche rebelle sur le front. Attention, seul Ueli Maurer ne montre pas ses mains, que cache t-il? Doris Leuthard regrette-t-elle de ne pas être au premier rang? Elle n' est pas à son avantage la bouche tordue et le collier criard. Par contre Simonetta Sommaruga est parfaite, c'est la plus classe du conseil fédéral. De son côté, Alain Berset, les bras croisés, semble content de lui. Un passage en revue conclu par cette évidence: après la photo viendront les actes.

Marasme économique

L'année 2012 ne donne pas envie aux entreprises de sabrer le champagne. C'est en tout cas ce qu'annonce la Liberté avec un titre évocateur: "L'économie craint une année morose". Le quotidien passe en revue quelques secteurs: industrie des machines, pharmacie, tourisme, banques ou agriculture. Des secteurs sur lesquels planent de gros nuages. Seul le luxe, avec l'horlogerie en tête, devrait progresser. De son côté, le Temps ose la question: la zone euro sera-t-elle encore entière dans douze mois? Les raisons de s'inquiéter ne manquent pas. Si bien que le choc à venir paraît donc vraisemblable. Les difficultés qui se sont manifestées ne vont pas disparaître du jour au lendemain, comme le résume cette image sensorielle : "Brouillard devant les yeux, et brouhaha dans les oreilles". Cela n'empêche pas le rédacteur en chef adjoint de la Tribune de Genève de trouver une raison d'espérer en rappelant que les mots "crise" et "espoir" sont intiment liés.

Vers l'apocalypse

Le mot apocalypse sonne bien dans la bouche et résonne à l'oreille. Imaginer l'apocalypse c'est aussi poser la question de "l'après": comment sera le monde après la fin du monde? La question surgit dans les colonnes de la Liberté à la lumière d'une exposition au Musée d'ethnographie de Neuchâtel programmée jusqu'au 24 juin. Artistes et anthropologues mettent en scène la fin du monde et nous questionnent. Que ferons-nous après la catastrophe? Jouer à se faire peur est peut-être un penchant enraciné au plus profond de notre subconscient depuis notre plus jeune âge. La fin du monde est présente dans toutes les cultures ou presque. L'exposition offre une sorte de catalogue des horreurs qui revisite l'iconographie du mal. Visuelle - avec des allusions à Verdun, Dresde, Hiroshima ou les attentats de 11 septembre - et sonore - la voix de Jim Morrison sur "This is the end beautiful friend", rappelant le film "Apocalypse now". L'exposition explique que l'apocalypse est aussi et surtout un formidable moteur de changement pour les sociétés. Étymologiquement, rappelle Marc-Olivier Gonseth, le Conservateur du Musée, le terme même d'apocalypse ne signifie ni catastrophe ni destruction, mais bien révélation.

Faire son apprentissage à l'étranger

Faire son apprentissage à l'étranger est un argument pour séduire les candidats. L'entreprise Bühler à Uzwil, dans le canton de St-Gall, a décidé d'envoyer ses apprentis faire une partie de leur cursus à l'étranger, comme l'explique la NZZ. L'objectif de l'entreprise active dans les produits industriels est de rendre les places d’apprentissage attractives. "Si on n'est pas innovant, les jeunes compétents et motivés s'en vont vers d'autres filières", explique le patron de l'entreprise. Pour que les meilleurs cerveaux se lancent dans la formation duale, il faut offrir des petits plus. Et ça marche. Marcel Rohner est un apprenti de troisième année et il rentre enchanté de Chine. L'autre avantage, c'est de préparer les jeunes travailleurs à évoluer dans un monde industriel globalisé. Enfin, en offrant des conditions d'apprentissages attractives, l'entreprise Bühler espère aussi atteindre un autre objectif: fidéliser ses employés.

vkiss, avec Jean-François Moulin et Stéphane Deleury, RSR

Publié