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Le dur statut des sans-papiers

De plus en plus de voix préconisent la régularisation des sans-papiers qui travaillent en Suisse.
Les sans-papiers ne sont pas tous traités de la même manière.
Les destins croisés de deux familles de sans-papiers ce matin dans la presse révèlent toute la complexité et les paradoxes de la politique suisse des migrations. Alors qu'une famille de Kosovars vient d'obtenir de justesse un permis d'établissement à Genève, une famille au profil quasi identique a reçu un avis d'expulsion à Lausanne. Deux poids, deux mesures? Autres destins croisés du jour, ceux des candidats au Conseil fédéral. La star du jour s'appelle Karin Keller-Sutter.

Les joies et les angoisses des sans-papiers

Pour Musa Selemi et sa famille, tous les recours avaient été épuisés. Sans-papiers à Genève, ils devaient quitter le territoire suisse. Or hier, à la surprise générale, l'Office fédéral des migrations a décidé d'octroyer un permis à la famille kosovare. C'est la victoire de l'humain, se réjouit l'éditorialiste du Matin. Bien sûr, la médiatisation de leur histoire, la mobilisation des milieux politiques genevois et de l'artiste Alain Morisod ne sont pas étrangers à ce happy-end, mais à travers leur combat les Selimi ont prouvé que tout reste possible. Et que face à la froideur des décisions administratives, des vies se jouent dans toute leur complexité et qu'elles méritent d'être considérées avec humanité. C'est du moins ce que souhaiterait sans doute cet autre sans-papiers. Equatorien de 38 ans, il s'appelle Washington Allauca. Il est diplômé en ingénierie civile et a signé plusieurs contrats de travail. Il sera expulsé avec sa femme et ses deux enfants dans les prochains jours, raconte 24 heures. Le 5 août dernier, il a reçu son ordre de renvoi. Deux contrats de travail et une promesse d'engagement d'un troisième employeur n'auront pas suffi pour obtenir le droit de rester. Profil parfait, pas de casier, intégré, deux enfants de 14 et 8 ans scolarisés à Lausanne, une famille sans histoire. Mais le canton refuse de lui octroyer un permis de travail. Et voilà que la semaine dernière, Washington Allauca reçoit une lettre à son nom avec du matériel de vote pour le scrutin lausannois du 26 septembre. De quoi plonger dans l'embarras les services de l'Etat...

Les candidats à l'interview

Jean-Françoise Rime, conseiller national UDC bullois et candidat au Conseil fédéral, ou le "souverain bonheur d'aller au combat ". C'est ainsi que le perçoit le journal La Gruyère, qui publie l'interview d'un homme qui ne se fait guère d'illusion, mais se réjouit de jouer les trublions. "Le 22 septembre, je ne serai pas largué." Karin Keller-Sutter, quant à elle, passe à la moulinette dans 24 heures. La conseillère d'Etat saint-galloise sait qu'être ministre, c'est décider sur tout et vite. La candidate estime qu'il faut réduire l'endettement de l'assurance chômage. A la question de l'adhésion de la Suisse à l'Union européenne, Karin Keller-Sutter répond : "non, mais oui à la voie bilatérale". En vrac,  elle dit aussi non à l'adoption d'enfants par les couples homosexuels, oui au congé parental, oui à l'achat de nouveaux avions de combats, non à la fin de l'obligation de servir et non à un Conseil fédéral à neuf.

Plus de femmes, moins de puissance

Ce titre provocateur est l'oeuvre de la Weltwoche, spécialisée dans les coups de pied dans les fourmilières. L'hebdomadaire ravive le déjà vieux débat au sujet des cinq femmes potentielles au Conseil fédéral, et met en doute la thèse qui veut qu'une majorité de femme au gouvernement est une chose positive sous prétexte qu'elles représentent l'espoir d'une meilleure politique. Cette thèse soutenue par tous les journaux du groupe Tamedia est simpliste, dénonce Roger Köppel dans un éditorial. La Weltwoche se réfère à toute une série d'expériences plus ou moins scientifiques et arrive à la conclusion que les femmes sont certes moins dictatoriales dans leur manière de gouverner et donc plus collégiales, mais elles sont plus dépensières que les hommes. "Il est à craindre qu'avec une majorité de femmes, les subventions et les contributions de soutien vont continuer à augmenter, pour le plus grand malheur des finances fédérales", estime le journal. Malgré cette sombre prédiction, le rédacteur en chef de la Weltwoche préfère nettement Karin Keller-Sutter à l'entrepreneur Johann Schneider-Ammann, qui incarne selon lui toutes les faiblesses de l'actuel Conseil fédéral.

Du loup français au lynx vaudois

C'est le loup le plus photogénique des prédateurs de nos régions. Il fixe, en couverture, le lecteur de Terre et Nature. Alors que la polémique fait rage en Suisse, l'hebdomadaire a enquêté sur la cohabitation homme-loup dans le sud de la France, le parc national du Mercantour, où l'élevage ovin est une activité économique de premier plan.  Créé en 1979, c'est l'un un des neuf parcs nationaux en France. En apparence, a constaté l'auteur de l'enquête, les bergers et les éleveurs ont fait la paix avec le loup. Mais il suffit de quelques attaques dans les zones sensibles pour que la colère gronde à nouveau. Malgré les actes de braconnage et le tir d'une vingtaine de loups, les spécialistes sont unanimes: le grand canidé est bel et bien en expansion comme dans le reste des Alpes. Bref, pour Terre et Nature, le moment n'est plus de mettre les pieds au mur, mais d'affronter le problème avec calme et pragmatisme. L'exemple du Mercantour n'est pas si éloigné du cas suisse. Du côté de la frontière, on peut dire que l'opposition au loup a été et est encore farouche. Mais beaucoup reconnaissent aussi que sa présence a des avantages. Les troupeaux sont mieux gardés, la qualité du cheptel s'en ressent, les bergers retrouvent du travail.

Et pendant que le loup n'y est pas...le Lynx prénommé Aisha, dite" la fugeuse", a été repérée. Elle s'est échappée en 2009 de Juraparc. Elle s'est montrée le 25 août dans le bois de Moiry, dans le canton de Vaud. 24 heures raconte la rencontre surprise d'un chercheur de champignons qui s'est retrouvé face au lynx, qui n'a pas hésité à malmener la chienne du promeneur. Cette lynx femelle est particulièrement agressive en raison de la présence de ses petits âgés de trois mois. Le problème, note 24 heures, c'est qu’Aisha est un animal échappé de captivité. Il faudra donc décider de la laisser libre ou de la replacer dans un zoo. Et Olivier Blanc, directeur de Juraparc, de se réjouir: "Quel bonheur de la savoir vivante !"

ps avec Stéphane Deleury Jean-Francois Moulin

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