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L'accusé dans le drame de Granges-Marnand dit avoir vu un feu vert

VD: le procès lié à la collision Granges-Marnand débute
VD: le procès lié à la collision Granges-Marnand débute / 19h30 / 2 min. / le 24 octobre 2017
Le procès du conducteur de train qui a provoqué une collision ferroviaire mortelle en juillet 2013 à Granges-Marnand (VD) s'est tenu mardi à Yverdon. L'accusé est persuadé de ne pas avoir brûlé de feu rouge.

En mai dernier, le conducteur de train n'était psychologiquement pas capable d'assister à son procès pour homicide par négligence et lésions corporelles par négligence. Ce mardi à Yverdon-les-Bains, le mécanicien de 58 ans a fait le déplacement.

L'homme s'est présenté devant le Tribunal correctionnel de la Broye et du Nord vaudois et a fait face aux parents du conducteur de train de 24 ans décédé dans l'accident, qui étaient dans la salle.

"Si j'avais vu du rouge, je ne serais pas parti"

Durant toute la journée, l'homme entré aux CFF à l'âge de 26 ans, n'en a pas démordu. Ce 29 juillet 2013, en gare de Granges-Marnand, il a remis son convoi reliant Payerne à Lausanne en marche, car le feu était vert.

"J'ai vu la position du vert avant de partir", a-t-il martelé. "C'est impossible", a rétorqué le président, tentant de le confronter. "Vous avez démarré au rouge et vous n'êtes pas daltonien". Rien à faire, le prévenu n'y croit pas: "Si j'avais vu du rouge, je ne serais pas parti".

Deux minutes de retard

L'accusé l'a également répété, il ignorait qu'il devait croiser à Granges-Marnand et son train avait déjà deux minutes de retard. "Je n'avais qu'une seule priorité, minimiser ce retard ou du moins ne pas l'accentuer."

Ce n'est que lorsqu'il a vu le train arrivant en sens inverse que le quinquagénaire a pris conscience du danger. Son train roulait déjà depuis 28 secondes lorsqu'il a enclenché le freinage d'urgence et s'est levé pour s'éloigner du choc. Face à lui arrivait un RegioExpress conduit par un mécanicien de 24 ans.

Malgré le freinage d'urgence, le jeune a perdu la vie dans la violente collision. Son convoi roulait à 45km/h, celui qui venait de quitter Granges-Marnand à 60km/h. Vingt-six personnes ont été blessées à des degrés divers.

Le procureur a requis des jours-amende avec sursis

Devant la Cour, l'accusé et plusieurs mécaniciens expérimentés appelés comme témoins ont insisté sur la pression mise sur leurs épaules lors de retards. "On doit s'occuper en permanence de l'horaire."

Rapport de l'ancien Service d'enquête suisse sur les accidents à l'appui, le procureur Stephan Johner a rappelé que la responsabilité des CFF a été examinée et écartée. "Ils ont respecté l'intégralité des normes", a-t-il ajouté. "Il y a un moment, le conducteur doit assumer les responsabilités liées à son cahier des charges."

Le magistrat a requis une peine qu'il juge "relativement raisonnable": 90 jours-amende avec un sursis de deux ans. Il a dit ne pas vouloir accabler l'accusé. Brûler un feu rouge, "c'est un accident qui peut arriver à tout le monde". Reste que "les conséquences sont ici dramatiques".

ats/cab/tmun

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