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Statu quo pour les deux parties lors du procès en appel de Claude D.

La mère de Marie a demandé de maintenir l’internement à vie lors du procès en appel de Claude D
La mère de Marie a demandé de maintenir l’internement à vie lors du procès en appel de Claude D / 19h30 / 1 min. / le 1 septembre 2016
La Cour d'appel à Lausanne a entendu jeudi Claude D., condamné à la perpétuité et à l'internement à vie pour avoir tué Marie. Le Ministère public et la défense ont plaidé leurs thèses antagonistes. Le verdict est attendu vendredi.

A l'issue d'une longue journée dans l'atmosphère étouffante du Tribunal cantonal, les positions des uns et des autres n'ont pas varié. Elles se sont peut-être même renforcées, avec de nombreuses attaques entre les différents protagonistes.

En fin de matinée, les parents de Marie ont brièvement pris la parole pour dire leur souffrance et leur cauchemar d'avoir ainsi perdu leur fille et de devoir endurer ces procès.

"Rien n'est logique", selon l'accusé

La Cour a rejeté la réquisition de la défense qui demandait l'audition de Bruno Gravier qui suit Claude D. depuis des mois. Selon elle, les rapports du psychiatre montrent clairement que l'accusé est "entré en dialogue", autrement dit qu'il n'est pas inaccessible à tout traitement.

Claude D., 40 ans, a cherché à démontrer qu'il était inconcevable de parler d'un geste prémédité lors de la nuit fatale du 13 au 14 mai 2013 près de Payerne (VD) lorsqu'il a tué Marie, 19 ans. "Rien n'est logique" dans la démonstration du procureur. Eric Cottier "induit le tribunal en erreur".

Totale improvisation

Les plaidoiries ont commencé à 14h00 pour se terminer à 18h15. Me Yaël Hayat a demandé aux juges de "casser" le jugement de première instance parce que cette cour n'a pas su "s'excentrer des émotions, prendre de la hauteur, comme si elle avait des comptes à rendre au peuple".

Pour l'avocate, il n'y a pas d'assassinat, mais un meurtre. Claude D. était "fou amoureux de Marie", selon un témoin, a-t-elle rappelé. Il la considérait comme "la femme de sa vie", mais voulait quelqu'un d'honnête. Quand elle a voulu mettre un terme à la relation, "tout bascule et il franchit un point de non-retour".

Volonté de domination

Le procureur Cottier a répété ses arguments, à savoir que les deux expertises finissaient par se rejoindre. La peine et la mesure les plus sévères doivent s'appliquer à Claude D., qui n'a jamais été "un amoureux transi" de Marie. "C'est un propriétaire" qui veut exercer sa toute-puissance sur sa chose jusqu'à la faire disparaître si nécessaire.

"Claude D. est le même aujourd'hui qu'en 1998 lorsqu'il a tué sa première amie. Il est le même qu'en mai 2013 quand il a assassiné Marie. Il n'a pas bougé d'un pouce", a lancé le procureur.

"Il n'y a rien à attendre de Claude D, sauf le pire, il est le mal absolu", a relevé Jacques Barillon, qui défend la famille de Marie.

>> Les observations de Carole Pantet au 12h45 :

VD - Procès en appel de Claude D, l’assassin de Marie: les observations de Carole Pantet, à Lausanne
VD / Procès en appel de Claude D, l’assassin de Marie: les observations de Carole Pantet, à Lausanne / 12h45 / 1 min. / le 1 septembre 2016

ats/tmun

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Rappel des faits

Pour mémoire, Claude D. a tué Marie, 19 ans, dans la nuit du 13 au 14 mai 2013 alors qu'il était aux arrêts domiciliaires. Il avait été condamné en 2000 à 20 ans de prison pour avoir enlevé et tué son amie de l'époque.