Modifié

Maths et informatique en opération de séduction auprès des écoliers à l'EPFL

Un salon inédit en Suisse romande veut intéresser les écoliers vaudois aux MINT
Un salon inédit en Suisse romande veut intéresser les écoliers vaudois aux MINT / La Matinale / 4 min. / le 27 février 2024
Le premier salon vaudois dédié aux MINT a ouvert ses portes lundi sur le campus de l'EPFL. "MINT" est l'acronyme de Mathématiques, Informatique, sciences Naturelles et Technique. L'objectif est de susciter l'intérêt des enfants de 8 à 12 ans pour ces disciplines.

Organisé par le Département vaudois de l'enseignement et de la formation professionnelle, cet événement, premier du genre en Suisse romande, s'adresse aux élèves de la 5e à la 8e année. Quelque 7300 écoliers sont attendus au SwissTech Convention Center jusqu'à dimanche.

Une quarantaine d'exposants sont présents pour intéresser les enfants aux matières MINT et à leurs débouchés professionnels.

Des entreprises comme Google ou Skyguide, mais également des écoles professionnelles et d'ingénieurs proposent aux petits visiteurs de découvrir leurs activités, de manière pratique et ludique.

Les élèves peuvent par exemple participer à des ateliers de confection ou tenter de réguler le trafic aérien.

Pallier la pénurie de professionnels

L'objectif des entreprises est surtout d'intéresser et de convaincre ces écoliers de se lancer dans les filières MINT. Les secteurs économiques qui y sont liés connaissent en effet une pénurie de main-d'œuvre.

"Il y a un véritable besoin", relève dans La Matinale Philippe Miauton, le directeur de la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie. Au lieu d'aller chercher de la main-d'œuvre ailleurs, il est possible d'utiliser celle qu'on a sous la main, avance-t-il. "Il s'agit de faire une publicité positive de ces formations, d'attirer des jeunes qui sont à un âge où ils n'ont pas forcément envie d'y entrer, parce qu'ils n'en connaissent pas forcément les débouchés", argumente-t-il.

Le professeur en Sciences de l'éducation à l'Université de Genève Georges Felouzis salue cette initiative, mais estime qu'il faut aussi repenser l'enseignement de telles matières à l'école. "Il faut aussi réfléchir sur la façon dont on forme les enseignants, de façon à ce qu'ils puissent transmettre le goût à la fois des sciences, mais aussi des raisonnements scientifiques et des métiers scientifiques", affirme-t-il.

Ce salon MINT espère connaître le même succès que ce qui se fait déjà en Suisse alémanique depuis une dizaine d'années, à Bâle, Berne, Soleure et à Saint-Gall.

>> Ecouter l'interview de Georges Felouzis dans La Matinale :

Un salon des métiers scientifiques pour la jeunesse ouvre à l’EPFL: interview de Georges Felouzis
Un salon des métiers scientifiques pour la jeunesse ouvre à l’EPFL: interview de Georges Felouzis / La Matinale / 8 min. / le 27 février 2024

"Susciter une réflexion"

Pour le conseiller d'Etat vaudois en charge de la formation Frédéric Borloz, le salon a pour vocation de "commencer à susciter une réflexion" chez les jeunes qui devront à l'avenir apprendre un métier. Pour le ministre PLR, cela doit les empêcher d'avoir du mal à choisir entre les diverses formations.

Georges Felouzis souligne cependant qu'il est important que cet attrait pour les disciplines scientifiques concerne autant les filles que les garçons, car malheureusement, les clichés ont la vie dure. "Vous avez des stéréotypes de genre qui font que les filles vont avoir une distance et une anxiété vis-à-vis de ces disciplines", explique-t-il, déplorant une "construction sociale progressive de l'idée que les sciences, les maths, les constructions des grands travaux, c'est plutôt pour les hommes".

Reste désormais à savoir si ce premier salon vaudois MINT portera ses fruits. Pour le professeur en Sciences de l'éducation, il sera sûrement utile, mais peut-être insuffisant. "C'est utile dans le sens où ça fait parler de la pertinence de ces métiers, mais ça ne suffit pas, parce que peut-être que ceux qui vont dans ce salon sont déjà convaincus", dit-il. "Mais comment amener ceux qui sont un peu moins convaincus dans ce type de salon? C'est la question qu'il faut se poser".

Robin Baudraz/ami/edel

Publié Modifié