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L'UNIL demande au collectif étudiant pro-Palestine de partir, la mobilisation se poursuit

La direction de l’UNIL a répondu aux étudiants pro-Palestine qui occupent l'un de ses bâtiments. Elle refuse leur principale revendication et leur demande de quitter les lieux
La direction de l’UNIL a répondu aux étudiants pro-Palestine qui occupent l'un de ses bâtiments. Elle refuse leur principale revendication et leur demande de quitter les lieux / 19h30 / 2 min. / le 6 mai 2024
L'occupation pro-palestinienne se prolonge à l'Université de Lausanne (UNIL). Les étudiantes et étudiants ont refusé lundi soir de céder au délai fixé par le rectorat, qui exige désormais une évacuation du bâtiment Géopolis.

La direction de l'UNIL et le collectif étudiant n'ont pas réussi à s'entendre lundi sur les modalités d'une rencontre. La première souhaitait discuter en comité restreint au siège de l'UNIL, tandis que le second voulait négocier dans le hall de Géopolis, occupé depuis jeudi dernier et où des centaines d'étudiants et sympathisants (1300 selon le collectif) s'étaient amassés lundi en début de soirée.

>> Lire aussi : L’occupation pro-palestinienne sur le campus de l’Unil prend de l'ampleur

Se sentant "trahi" par la direction, le collectif a affirmé que l'occupation durerait tant que la direction ne viendrait pas négocier à Géopolis et n'apporterait pas de "réponses concrètes" à ses revendications.

>> Les explications de Forum :

Le recteur de l’Unil annule sa rencontre avec les étudiants qui occupent l’université en soutien à la Palestine et n'accède pas à leurs revendications
Le recteur de l’Unil annule sa rencontre avec les étudiants qui occupent l’université en soutien à la Palestine et n'accède pas à leurs revendications / Forum / 2 min. / le 6 mai 2024

Trois accords avec des institutions israéliennes

Ces revendications, la direction y a apporté une réponse par écrit lundi après-midi. Comme demandé, elle a listé les accords (trois en tout) actuellement en vigueur entre l'UNIL et des universités israéliennes. Mais elle a refusé d'instaurer "un boycott académique", comme l'exigent les étudiants en tête de leurs revendications.

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Ces accords ont été conclus entre la faculté de théologie et des sciences des religions et l'Ashkelon Academic College, entre la faculté des sciences sociales et politiques et l’Université hébraïque de Jérusalem, et entre la même université avec la faculté des géosciences et de l’environnement.

L'UNIL assure que ces trois programmes de collaboration "ne contribuent pas à l'effort de guerre israélien" dans les domaines technologiques et économiques, en lien avec l'industrie d'armement.

L'UNIL ajoute que ces collaborations ne contreviennent pas à ses principes. A savoir "offrir un environnement qui favorise et garantit l'émergence et la transmission de savoirs fondés sur des méthodes critiques et rigoureuses, la confrontation des idées, la réflexion éthique et le respect de la déontologie scientifique".

Le rectorat considère ainsi "qu'il n'y a pas de raison d’interrompre" ses relations académiques avec Israël.

>> Les précisions de Yoan Rithner dans le 19h30 :

La direction de l’UNIL a demandé aux étudiants pro-Palestine d’évacuer les lieux. Les explications de Yoan Rithner
La direction de l’UNIL a demandé aux étudiants pro-Palestine d’évacuer les lieux. Les explications de Yoan Rithner / 19h30 / 1 min. / le 6 mai 2024

La direction de l'UNIL demande désormais aux étudiants de quitter les lieux. Elle dit vouloir "éviter le recours à une intervention policière", mais affirme qu'elle ne peut plus autoriser "l'installation jour et nuit du collectif dans des bâtiments conçus pour une activité de recherche et d'enseignement".

Elle se dit prête à mettre à disposition "un espace" permettant au collectif de poursuivre son action, aux heures d'ouverture des bâtiments. Ceci pourrait se faire uniquement si le collectif reste composé de membres de l'UNIL, précise-t-elle.

Action pacifique

Les étudiants devaient tenir une nouvelle assemblée générale lundi soir pour discuter de la position de l'UNIL. "Nos revendications sont claires et on y tient", a relevé une représentante du mouvement, précisant toutefois que la suite à donner à la mobilisation se prendrait de manière "collective".

Les étudiants se disent toujours ouverts au dialogue et décidés à poursuivre leur action de manière pacifique. Ils affirment que le rectorat s'est "engagé" à venir négocier à Géopolis et espèrent toujours qu'il le fera. "S'il ne vient pas mardi, il sera indigne des engagements qu'il a pris devant nous", a affirmé une autre porte-parole.

L'UNIL demande demande au collectif étudiant pro-Palestine de partir. [KEYSTONE - VALENTIN FLAURAUD]
L'UNIL demande au collectif étudiant pro-Palestine de partir. [KEYSTONE - VALENTIN FLAURAUD]

Lettre de soutien

Les représentants du collectif se sont aussi réjouis "d'une mobilisation qui prend de l'ampleur", de plus en plus d'étudiants affluant dans le hall de Géopolis au fil des jours et des nuits.

Cette mobilisation ne se limite d'ailleurs pas uniquement au corps étudiant. Une lettre de soutien, qui circule depuis le week-end, avait réuni lundi soir plus de 200 signatures de professeurs, chercheurs et divers membres du personnel de l'UNIL.

asch avec ats

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