![Le nombre de constructions a augmenté dans le canton de Vaud, mais celles-ci prennent plus de temps qu'avant. [Keystone - Jean-Christophe Bott]](https://img.rts.ch/articles/2023/image/bmbzqj-27186878.image?w=1280&h=720 "Le nombre de constructions a augmenté dans le canton de Vaud, mais celles-ci prennent plus de temps qu'avant. [Keystone - Jean-Christophe Bott]")
Dans le canton de Vaud, on construit davantage, mais plus lentement qu'avant
Le nombre de constructions a augmenté dans le canton de Vaud, mais il faut plus de temps qu'avant pour les achever, selon les derniers chiffres de Statistique Vaud. L'allongement de la période entre la demande du permis de construire et le début des travaux en est la cause.
Au cours de la dernière décennie, le processus de construction s'est allongé d'environ dix mois, indique Statistique Vaud. La durée médiane d'un chantier, de la demande de permis de construire à la fin des travaux, s'élève désormais à 32 mois, contre 21 mois il y a dix ans.
Le processus peut même être plus long, à en croire la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE), car ces statistiques ne prennent pas en compte les démarches précédant la demande de permis de construire.
Des procédures plus longues
"Les données matérialisent ce que l'on voit sur le terrain depuis plusieurs années", affirme lundi dans La Matinale de la RTS Nicolas Tripet, porte-parole de la FVE, pour qui ces chiffres montrent la complexité croissante des constructions.
Ce ralentissement des chantiers s'explique par plusieurs facteurs, selon le porte-parole. Il explique tout d'abord qu'aujourd'hui "l'acte de construire en lui-même prend plus de temps".
De plus, les procédures administratives sont rallongées "à tous les niveaux du projet", précise-t-il. Et enfin, Nicolas Tripet déplore "des oppositions qui asphyxient ces créations de logement".
Détérioration des conditions de travail
Ces procédures plus longues provoquent des retards en cascade et décalent le début des travaux. Selon Pietro Carobbio, responsable vaudois du secteur construction au syndicat UNIA, ce retard doit ensuite être rattrapé sur les chantiers, péjorant ainsi encore les conditions de travail.
"Aujourd'hui, on constate qu'il y a de plus en plus de pression pour travailler dans n'importe quelles conditions - pluie, neige, période de canicule - justement pour essayer de tenir les délais et ne pas perdre de l'argent", affirme-t-il.
Selon Pietro Carobbio, cette pression de finir les travaux au plus tôt a pour but de "permettre aux locataires d'un immeuble, par exemple, d'entrer plus tôt pour pouvoir encaisser des loyers et rentabiliser l'investissement qui a été fait".
Pour les syndicats, la question des délais des chantiers doit être revue. L'association patronale appelle, elle, à des solutions politiques pour simplifier les procédures administratives.
Noémie Desarzens/edel
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