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L'Université de Lausanne joue l'apaisement avant la venue d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron. [Keystone - Stephanie Lecocq, Pool via AP]
L'Université de Lausanne joue l'apaisement avant la visite d'Emmanuel Macron / La Matinale / 2 min. / le 14 novembre 2023
Emmanuel Macron effectue une visite officielle en Suisse cette semaine et il se rendra notamment à l'Université de Lausanne pour débattre de l'Europe. Mais cette visite chahute l'alma mater à cause des propos pro-israéliens du président français au début de la guerre contre le Hamas.

Emmanuel Macron sera jeudi à Dorigny pour y rencontrer les étudiantes et étudiants, accompagné par le président de la Confédération Alain Berset. Un millier de personnes devraient participer à la conférence et poser des questions, y compris au sujet du Proche-Orient.

Une partie des étudiants reproche à l’Université d’avoir interdit plusieurs actions de soutien aux victimes palestiniennes, dont un match de football. Et en revanche d’accepter la venue du président français qui a apporté son soutien à Israël dans ce conflit.

Le collectif Lausanne-Palestine avait ainsi lancé une pétition contre la visite d'Emmanuel Macron, avant de la retirer après obtenu certaines garanties, comme le droit d'aborder lors de la rencontre le conflit entre le Hamas et Israël.

>> Lire aussi : Selon Roberto Balzaretti, la Suisse et la France "n'ont pas vraiment le choix et doivent coopérer"

Un message de solidarité

Pour déminer le terrain, l'Université de Lausanne a publié lundi un communiqué afin d'exprimer sa solidarité avec toutes les populations du Proche-Orient, une prise de position demandée par le collectif Lausanne-Palestine vendredi passé lors d'un échange avec le rectorat.

Ce message de solidarité est similaire à celui apporté par l'institution le 13 octobre aux populations israéliennes. Sur son site, l'Université de Lausanne a exprimé sa consternation face aux violences dont sont victimes les habitants de Gaza et a réclamé le respect de la vie de toutes et tous.

Membre du collectif, Tarek a confié mardi dans La Matinale qu'il attendait une position plus ferme de la part de l'UNIL, mais il salue un bon début: "On espère que ce petit changement va aussi apporter plus d'aisance aux autres universités, parce que c'est la première université qui s'exprime sur le cas des Palestiniens, qui assume son existence et qui assume le fait qu'il y a un blocus sur Gaza."

Tarek souligne aussi qu'avec cette prise de position, l'université assume que "la réponse est excessive et contraire au droit international. Ce sont beaucoup de termes qui pour nous étaient importants pour le système éducatif et pour tous les étudiants".

>> L'interview d'une étudiante qui a signé la pétition et qui n'ira pas à la conférence de jeudi :

Le logo de l'Université de Lausanne. [Keystone - Laurent Gillieron]Keystone - Laurent Gillieron
Une étudiante explique pourquoi elle a signé la pétition / Le Journal horaire / 36 sec. / le 14 novembre 2023

Un apaisement, mais encore des frustrations

Vendredi dernier, le collectif a retiré sa pétition et appelé au calme. Toutefois, des voix estudiantines restent opposées à la venue d'Emmanuel Macron. La tension reste vive sur le campus à l’approche de cet événement.

Tarek estime qu'il "fallait commencer quelque part" et que cette porte-là est la bonne. "Mais, évidemment, il va falloir beaucoup plus d'actions de la part de l'université pour rétablir son image de neutralité auprès des étudiants." Il confie également qu'il y aura de toute façon des mobilisations, car si les frustrations sont un petit peu réduites, elles n'en restent pas moins présentes.

Céline Tzaud/boi  

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